L’avènement du web 2.0 permet d’utiliser les autoroutes de l’information dans un double sens. D’une économie basée sur l’intermédiation de l’information et sur un schéma de type « diffusion », on assiste à l’éclosion de la publication directe de type réactif. Ce nouveau contexte médiatique bouscule les rapports du faible au fort au sein d’une guerre de l’information. Les différents partis en présence peuvent en effet désormais avoir un espace de communication propre. Les différents partis de la zone de tension du Nord Niger l’ont bien intégré.
Illustration drastique des nouveaux rapports de pouvoirs médiatiques, le conflit du Nord Niger nous montre en comment une guérilla physique peut se transformer en guerre informationnelle. Les forces en présence sont multiples dans le conflit. Tout d’abord, le pouvoir nigérien, représenté physiquement par les forces armées nigérienne, s’approprie dans la catégorie médiatique, toute publication physique et leur équivalent numérique. Diamétralement opposé sur l’échiquier, le Mouvement des Nigériens pour la Justice, rébellion touareg basé dans le nord du pays qui lutte pour une meilleure répartition des richesses naturelles du pays (pétrole mais surtout uranium). Au milieu de cette lutte interne vient s’immiscer le groupe Areva qui extrait depuis près de 40 ans les ressources en uranium du pays.
Le groupe Areva se trouve au cœur d’une situation géopolitique complexe. Elle doit en effet ménager des relations cordiales avec les autorités de Niamey pour l’obtention des licences d’exploitations, et ceci dans un contexte concurrentiel de plus en plus élevé (notamment avec la venue de la Somina chinoise). Le lobbying à l’encontre des autorités nigérienne doit être d’autant plus fin que le représentant d’Areva au Niger, Dominique Pin, s’est fait expulsé l’année dernière pour fricotage avec la rébellion Touareg. Ce signal fort émanant des autorités de Niamey démontre la prise de conscience des autorités nigérienne de l’attrait de ses richesses de la part de compagnies mondiales de plus en plus nombreuses. Mais si les relations Areva-Niamey se doivent d’être cordiales, le groupe doit faire face sur le terrain aux rebelles. Ceux ci n’hésitent plus à passer au kidnapping d’employés, trouvant dans cette technique des résultats aussi bien en terme de négociations qu’en terme de médiatisation. C’est au cœur de ce triptyque ce se génère une guerre informationnelle d’ampleur.
Chaque événement ayant attrait aux protagonistes fait en effet l’effet d’un triple traitement. Illustration hautement symbolique de ce fait est la pose de la première pierre du complexe minier d’Imarouren le 4 mai 2009, dont l’obtention de la licence a agité le MAE, Sarkozy et Anne Lauvergeon. Ce site, qui destine le Niger à passer au deuxième rang des producteurs d’uranium, assure en effet 35 ans d’exploitation au groupe.
Le traitement de cette information à travers les trois fenêtres retenues pour l’analyse (communique de presse d’Areva, le quotidien nigérian Le Républicain, et le blog du MNJ) montre en effet une vision toute relative aux positions de chacun. Alors que le MNJ menace dors et déjà d’agir et faire fi des négociations de paix menée par la Libye, le Républicain parle d’une grande fête nationale, ou la liesse fut au rendez vous. Le communiqué d’Areva quant à lui est très sobre, factuel, tentant une neutralité presque choquante au regard de l’importance de l’événement pour le groupe.
La bataille physique se déplace ainsi dans le champ médiatique, mais Internet permet d’ajouter la voix du MNJ qui n’apparaît dans aucun autre média classique. Dans la guerre informationnelle, il semble que les David aient trouvé leurs frondes.
Sources :
http://www.areva.com/servlet/cp_imouraren_04_05_2009-c-PressRelease-cid-1241430274804-fr.html
http://m-n-j.blogspot.com/
http://www.republicain-niger.com/Index.asp?affiche=News_display.asp&ArticleID=5369&rub=Finances%20et%20économie
Illustration drastique des nouveaux rapports de pouvoirs médiatiques, le conflit du Nord Niger nous montre en comment une guérilla physique peut se transformer en guerre informationnelle. Les forces en présence sont multiples dans le conflit. Tout d’abord, le pouvoir nigérien, représenté physiquement par les forces armées nigérienne, s’approprie dans la catégorie médiatique, toute publication physique et leur équivalent numérique. Diamétralement opposé sur l’échiquier, le Mouvement des Nigériens pour la Justice, rébellion touareg basé dans le nord du pays qui lutte pour une meilleure répartition des richesses naturelles du pays (pétrole mais surtout uranium). Au milieu de cette lutte interne vient s’immiscer le groupe Areva qui extrait depuis près de 40 ans les ressources en uranium du pays.
Le groupe Areva se trouve au cœur d’une situation géopolitique complexe. Elle doit en effet ménager des relations cordiales avec les autorités de Niamey pour l’obtention des licences d’exploitations, et ceci dans un contexte concurrentiel de plus en plus élevé (notamment avec la venue de la Somina chinoise). Le lobbying à l’encontre des autorités nigérienne doit être d’autant plus fin que le représentant d’Areva au Niger, Dominique Pin, s’est fait expulsé l’année dernière pour fricotage avec la rébellion Touareg. Ce signal fort émanant des autorités de Niamey démontre la prise de conscience des autorités nigérienne de l’attrait de ses richesses de la part de compagnies mondiales de plus en plus nombreuses. Mais si les relations Areva-Niamey se doivent d’être cordiales, le groupe doit faire face sur le terrain aux rebelles. Ceux ci n’hésitent plus à passer au kidnapping d’employés, trouvant dans cette technique des résultats aussi bien en terme de négociations qu’en terme de médiatisation. C’est au cœur de ce triptyque ce se génère une guerre informationnelle d’ampleur.
Chaque événement ayant attrait aux protagonistes fait en effet l’effet d’un triple traitement. Illustration hautement symbolique de ce fait est la pose de la première pierre du complexe minier d’Imarouren le 4 mai 2009, dont l’obtention de la licence a agité le MAE, Sarkozy et Anne Lauvergeon. Ce site, qui destine le Niger à passer au deuxième rang des producteurs d’uranium, assure en effet 35 ans d’exploitation au groupe.
Le traitement de cette information à travers les trois fenêtres retenues pour l’analyse (communique de presse d’Areva, le quotidien nigérian Le Républicain, et le blog du MNJ) montre en effet une vision toute relative aux positions de chacun. Alors que le MNJ menace dors et déjà d’agir et faire fi des négociations de paix menée par la Libye, le Républicain parle d’une grande fête nationale, ou la liesse fut au rendez vous. Le communiqué d’Areva quant à lui est très sobre, factuel, tentant une neutralité presque choquante au regard de l’importance de l’événement pour le groupe.
La bataille physique se déplace ainsi dans le champ médiatique, mais Internet permet d’ajouter la voix du MNJ qui n’apparaît dans aucun autre média classique. Dans la guerre informationnelle, il semble que les David aient trouvé leurs frondes.
Sources :
http://www.areva.com/servlet/cp_imouraren_04_05_2009-c-PressRelease-cid-1241430274804-fr.html
http://m-n-j.blogspot.com/
http://www.republicain-niger.com/Index.asp?affiche=News_display.asp&ArticleID=5369&rub=Finances%20et%20économie