Les enjeux de l’Arctique russe

« A quelque chose malheur est bon », le vieux proverbe parait s’appliquer aujourd’hui avec une certaine acuité en ce qui concerne le réchauffement climatique. En effet, si la fonte des glaces représente pour l’ensemble de l’humanité un problème quasi insoluble, certains semblent en mesure de réussir à en tirer avantage.

construit activement les infrastructures nécessaires à un important passage de navires.

minerais métallifères (Kola, Norilsk) abondent dans le Grand Nord. Cette région délaissée au tournant des années 1990-2000 à cause des coûts d’exploitation induits par le climat hostile redevient attractive, tant par le réchauffement que par les cours actuels des matières premières. L’exploitation, débutée à la fin des années 1930 grâce aux prisonniers du goulag reprend donc aujourd’hui sous la conduite des géants russes des matières premières, activement soutenus par l’Etat central.

ceux de l’USGS, montrent que les réserves en hydrocarbures du Cercle Polaire sont sans doute parmi les plus importantes de la planète, peut être 25 % des réserves mondiales. Ainsi le gouvernement russe entend se positionner pour obtenir la part qu’il estime lui revenir de droit.

plateau continental russe de l’Arctique, ce qui changerait profondément les limites de sa souveraineté territoriale.

militarisation de l’Arctique, Moscou montre, comme Pékin avec l’archipel des Spratleys, qu’elle n’est pas disposée à se laisser imposer passivement des limites géographiques sans son consentement. Il semble aujourd’hui loin le temps où le Grand Nord russe n’était qu’une terre désolée, une prison à ciel ouvert où ceux qui déplaisaient au régime finissaient dans l’enfer de l’archipel des Solovki.

Nicolas Mazzucchi