livre les six principaux chocs qui vont influer sur l’Histoire dans les prochaines décennies.
1] La démographie : la croissance de la population mondiale est actée et facilement prévisible (9 milliards d’individus à l’horizon 2050). Toutefois, cette évolution sera hétérogène : baisse tendancielle de la population occidentale, vieillissement de la population mondiale, obésité et urbanisation croissante, doublement de la population africaine, etc.
2] Le centre de gravité économique se dirige vers l’Est. Le poids économique du sud-est asiatique, et bien évidemment de la Chine, va aller en augmentant. Même si l’auteur présente ce processus comme inéluctable, il tempère ses propos en listant les points faibles chinois (freins politiques, faiblesse du système bancaire, surcapacités productives, culture de la copie, bulles spéculatives, pénurie de denrées alimentaires et d’eau potable, vieillissement de la population, efficacités énergétique et productive faibles, etc.). Geert Noels n’oublie pas de lister les autres puissances économiques en devenir : Brésil, Turquie, Afrique du Sud, Russie, Inde.
3] Les technologies de l’information et de la communication vont engendrer de nouveaux modèles productifs, touchant tous les secteurs.
4] La fin de l’ère fossile : la fin du tout pétrole oblige les économies à plus d’efficacité énergétique, à trouver d’autres énergies viables en termes de prix et de durabilité.
5] Le nouveau capitalisme : ce qui était une crise du crédit en 2007 a rapidement fait place à une crise du système financier dans son ensemble. Les vingt dernières années ont été le triomphe théorique et pratique du libéralisme. Nous assistons actuellement à une rerégulation du système financier mondial ayant pour but de mieux en contrôler les risques. Le problème est que cela prend du temps et que le paysage économique et financier mondial a déjà été fortement bouleversé. Quid de l’avenir ?
6] L’économie verte : en plus des chocs économique et énergétique, nous vivons actuellement un choc climatique. Le réchauffement découlant des activités humaines, il y a urgence à intervenir, notamment dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Outre un problème géoéconomique (qui doit agir ? Les pays industrialisés seuls, principaux pollueurs, ou accompagnés des pays en développement ?), il existe un problème de génération (les générations futures payent la pollution des générations actuelles) ainsi qu’une problématique sectorielle (qui doit faire l’effort ? Industrie, transport, particuliers, agriculture, etc.).
Ainsi, le lecteur pourra se faire une idée de la situation qui nous attend dans les années à venir. Même si le livre est assez généraliste (les connaisseurs de ces sujets seront assez déçus), le grand avantage de Geert Noels est de montrer qu’il n’y a pas qu’un choc mais plusieurs qui interagissent entre eux. Une bonne introduction pour ceux qui veulent comprendre les prochaines évolutions de l’économie mondiale.
Pour aller plus loin :
2030, la fin de la mondialisation ?