Méfiance autour des ambitions chinoises dans le domaine des matières premières

La compagnie chinoise Minmetal – propriété de l’Etat Chinois – s’est vue refuser l’autorisation de prendre des participations dans l’entreprise australienne Oz Metal par Canberra. L’investissement annoncé était de 1,7 mds de dollars. Un autre débat agite l’île-continent si riche en matières premières particulièrement rares : l’éventualité que Chinalco – autre conglomérat national chinois – prennent des parts dans la première entreprise d’extraction minière mondiale, l’australo-britannique Rio Tinto, à hauteur de 19,5 mds de dollars. Ces éléments montrent que des logique autres que purement économiques sont à l’œuvre dans les relations internationales.
Si de telles actions de la part de gouvernements occidentaux ne sont pas surprenantes, tel n’est pas le cas de la part d’Etats pour lesquels la Chine a depuis longtemps investi pour garantir la sécurité de ses approvisionnements en matières premières. Ceci est particulièrement vrai pour les Etats africains, notamment la Guinée.
Il semble qu’après 10 ans d’expansion dans le monde, la Chine rencontre des difficultés croissantes pour gagner la confiance de partenaires capables d’échanger leurs ressources minières contre des investissements, pour lesquels les compagnies occidentales imposaient des restrictions liées à la gouvernance, à l’environnement et autres enjeux sociétaux. Il est intéressant de constater que les raisons invoquées tant par les gouvernements occidentaux qu’africains ont trait à l’indépendance nationale, le développement économique à long terme et la souveraineté économique des nations. Les Etats africains considèrent de moins en moins la Chine comme un partenaire digne de confiance, choix alternatif à des Européens commettant ingérence sur ingérence dans leurs affaires intérieures. La Chine séduit les Etats africains en promettant réfection des infrastructures, construction de stades, barrages… projets qui ont d’autant plus de mal à se réaliser que la crise financière prend des proportions insoupçonnées.
Les gouvernements sur la planète retourneraient-ils à de bonnes vieilles mesures protectionnistes au nom de l’indépendance économique ? Ou bien serait-ce que plus d’un craindrait la puissance chinoise ? Ces éléments doivent être envisagés sous la lumière géopolitique, et non pas seulement concurrentielle, si l’on veut comprendre l’importance des enjeux.

Sources :
International Herald Tribune, Vendredi, 27 mars 2009
International Herald Tribune, Jeudi, March 26, 2009
International Herald Tribune, Friday, March 27, 2009
International Herald Tribune, Thursday, March 26, 2009

As tensions about raw materials increase, so does suspicion about China’s intents
Access to raw materials, especially strategic ones such as gold and oil, are an increasingly sensitive issue as it becomes clearer with each passing month that pure business logics are being set aside in international dealings. Australia’s refusal of China’s state-owned company Minmetal acquiring Oz Metal is just another episode in the unseen war States are waging upon each other via private companies. Minmetal would invest $1,7 billion in Oz Metal.
This event is to be considered in the light of another debate: that of another Chinese firm – Chinalco – dealing in raw materials, especially aluminum, investing $19,5 billion in world leader Anglo-Australian firm Rio Tinto.
However expected these moves may be from Western countries, such would not be the case from States China spent much for in order to acquire their mineral riches. This is particularly the case of African countries, namely Guinea.
It seems that a decade after China began its strategy in order to secure access to raw materials throughout the world, it is encountering growing defiance in the name of national independence, long-term sustainable development and economic sovereignty. African States at last no longer see China as a trustworthy alternative source of income and investment, as bilateral projects has yet to bear fruit for governments and populations alike. Rather, Chinese companies embarked on grand endeavours – such as stadiums, dams… – that appear stalled as the financial crisis deepens.
More crucially, African States see their mineral riches plundered by Chinese companies that eventually are turning no better in the African minds than the Western ones, which they accused of being too demanding on governance standards imposed by their respective governments.
Are governments all around the world reversing back to their old “protectionist” selves in the name of economic independence? Or is that because not a few are fearing the Chinese power ? A geoeconomic light –not a purely business one – has to be shed on those events if we are to understand fully the issues at stake.