Selon les auteurs, le véritable pouvoir, celui qui décide des orientations futures de la vie publique, n'est plus entre les mains des représentants du peuple, mais est plus subtilement partagé entre une multitude d'entités en réseau. Ces dernières, en diffusant leur vision du monde, façonnent peu à peu les esprits et les aspirations collectives. Dans ce nouveau jeu d’influence, l’information tout comme les réseaux joue un rôle central. Les auteurs reviennent sur les notions de « parties prenantes » (stakeholders), mais aussi sur la société civile au sens plus large, notamment pour analyser et comprendre son influence sur le politique (contre-sommets de Porto Allègre, bataille de Seattle…) ou sur les entreprises (watchdogs, dénonciation des pratiques (environnement, travail des enfants…)…). « L’entreprise vit dans un écosystème complexe qui peut se dérégler facilement si l’un des acteurs devient hostile. La nouvelle responsabilité des dirigeants est d’essayer de maintenir une certaine forme d’harmonie dans les relations avec les parties prenantes. Le management devient une écologie dont les relations entre les êtres se font par l’information. » Ainsi, des trois pouvoirs originels (politique, économique et culturel) qui formaient une « société d’autorité », les sociétés occidentales sont passées à un système dans lequel il faut avant tout convaincre par la séduction et le formatage des esprits, notamment par la Soft Law ou le Perception Management, notions qui sont abordées dans ce livre. Contre-pouvoirs est un ouvrage très intéressant qui synthétise et analyse la connaissance actuelle sur les jeux de pouvoirs et les acteurs d’influence. Il s’adresse à un large public intéressé par les notions d’influence, de lutte par l’information, et de société civile. AVS