Le degré zéro de la culture

On connaissait la médiocrité artistique d’un certain nombre d’expositions du Palais de Tokyo mais l’exposition sur le vide que le centre Georges Pompidou a eu « l’audace créative »  d’ouvrir cette semaine est bien dans l’air du temps. Lorsque les artistes, du moins certains, n’ont plus à exprimer que leur misère existentielle, il va s’en dire que nous commençons à toucher le fond. Mais il ne s’agit pas dans cet évènement de l’expression d’une convergence de médiocrité passagère, légitimée par quelques citations d’écrivains fatigués ou déprimés comme Albert Camus. L’exposition sur le vide est l’un des épisodes d’un processus amorcé au cours des dernières décennies. La France a été fortement impactée par les stratégies d’influence culturelle des deux blocs au cours de la guerre froide. La démarche de contre influence impulsée par les Etats-Unis a eu des conséquences pour le moins catastrophique sur l’évolution de la culture française. La dynamique impulsée par les artistes européens installés à New York n’est pas que le fruit d’une audace amusante, elle est aussi le résultat d’une stratégie d’influence culturelle qu’Aude de Kerros a récemment évoqué lors d’un séminaire de recherche organisé par l’Ecole de guerre économique à Paris. Cette analyse des coulisses du monde artistique français au cours des soixante dernières années souligne l’importance du Centre Georges Pompidou dans la tentative américaine de se réapproprier le marché de l’art et d’en dicter les grandes tendances au niveau mondial.

Sources :
Neuf histoires de vide au Centre Pompidou
Article du quotidien Le Monde daté du 21.02.09 |
« Non, rien de rien... vous ne verrez rien dans cette exposition du Centre Pompidou, à Paris. Intitulée "Vides, une rétrospective", elle donne à (re) voir les propositions radicales de neuf artistes, des années 1960 à nos jours : neuf salles vides. »
http://tv.aege.fr/2009/02/strategies-influence-culturelle-depuis-la-fin-de-la-guerre-froide/