Le largage par l’aviation israélienne de bombes au phosphore est avéré. L’objectif est double : enflammer des cibles matérielles au sol (bâtiments, produits gazeux), blesser ou tuer des cibles humaines. Sur un plan purement militaire, l’usage du phosphore vise à terroriser la population et à nettoyer une poche ennemie dans une localité. Contrairement à ce qu’affirment les deux médecins norvégiens appartenant à une ONG déployée dans Gaza, il ne s’agit pas d’une nouvelle arme car elle a été déjà utilisée depuis la première guerre mondiale. En revanche, l’utilisation d’une telle arme peut aboutir au schéma « victoire militaire, défaite informationnelle car il s’agit bien d’une arme de terreur qui a déjà marqué les esprits lors des bombardements alliés sur les cités allemandes comme Dresde et Hambourg où le nombre de victimes à cause du phosphore a été plus élevé que le nombre de victimes par les bombes nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki. Autrement dit, le Hamas n’aura aucun mal à bâtir sa propagande en dénonçant l’emploi de ce type d’arme qui laisse des séquelles profondes d’ordre psychologique et physique dans la population palestinienne. L’argument mis en avant par Thasal comme quoi ils opéraient des frappes chirurgicales par frappes aériennes n’est plus valable car un bombardement phosphore touche des périmètres très larges qui déborde largement un objectif précis. On a du mal à comprendre d’ailleurs comment de la part des Israéliens l’argument de terreur militaire l’emporte sur l’argument de guerre de l’information. Tsahal a déjà commis cette erreur au Liban durant l’été 2006 contre le Hezbollah en frappant la population civile. Le bombardement de l’hôpital palestinien à Gaza peut être comparé au bombardement de Kanaa au Sud Liban où les avions de Tsahal tuèrent des enfants que les militants du Hezbolla brandirent sous les yeux des photographes der la presse internationale. Cet évènement retourna contre Israël l’opinion publique internationale. Tsahal commit aussi l’erreur d’utiliser de manière massive des sous munitions qui polluent encore une grande partie du territoire du Sud Liban. Un sous officier français a d’ailleurs perdu la vie dans une opération de déminage.