Ils rappellent que Gazprom dispose des plus importantes réserves de gaz de la planète, du quasi-monopole d’extraction en Russie et du monopole du transport et des exportations russes en gaz. Conglomérat, plus décidé politiquement que par pure stratégie économique, il édite des journaux, possède ses hôpitaux et des banques, voire des villes entières. Avec ses 400 000 salariés, il représente 8 % du PIB du pays.
Le livre retrace l’histoire récente de Gazprom, mastodonte politique et énergétique, depuis la fin du communisme et sa formidable transformation sous la présidence Poutine, qui en a fait un des vecteurs de l’influence russe. Les deux journalistes racontent d’ailleurs comment l’ex-officier du KGB a mené cette reconquête de la direction du géant gazier, avec abondamment de détails, et les évictions de Viktor Tchernomyrdine et Rem Viakhirev, patrons de Gazprom durant la décennie 1990.
Toutefois, Gazprom reste fragile : corruption, épuisement de la production, faiblesse de l’exploration, gazoducs vieillissants, enjeux politiques et sociétaux croissants. Autant de faiblesses qui peuvent se retourner contre l’entreprise, la Russie mais aussi les pays consommateurs.