Faut-il prendre cette tendance comme une des conséquences de la polémique qui oppose le gouvernement rwandais à Paris sur la question du génocide des Tutsis au cours des années 90. Trois mois après la fin du génocide et après la reprise en main du pouvoir par les Tutsis, la langue anglaise est devenue la langue officielle. Le centre culturel français a été fermé en 2006. Ce changement ne fait pas l’unanimité. Il faut noter que tous les diplomates rwandais à Genève souhaitent le maintien de la pratique du français dans leur pays.
Cette perte d’influence linguistique n’est pas anodine. Si le Rwanda tombe, c'est tout le bassin des grands lacs qui va suivre. Le Rwanda occupe une place stratégique dans la région des Grands Lacs africains. Un certain nombre de pays africains aidés indirectement par des grandes puissances s’affrontent pour le contrôle des ressources en minerais rares comme le Coltan dans les provinces orientales de l’ex-Zaïre, le Kivu et le Katanga.
En avril 2001, le site afrik.com rapportait que Les Nations Unies accusaient le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda de piller les ressources congolaises. Les experts onusiens s’étonnaient que ces pays soient devenus exportateurs de minéraux qu’ils ne produisent pas : or, diamant, cobalt et coltan.
Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a recommandé l’interdiction immédiate des exportations de minéraux et de bois en provenance de ces pays. Il suggéra aussi à l’époque que le Conseil de sécurité ordonne le gel, par tous les Etats membres de l’ONU, des avoirs des deux principaux mouvements rebelles congolais, le Rassemblement congolais pour la démocratie, RCD, et le Front de libération du Congo (FLC, soutenu par l’Ouganda) ainsi qu’un embargo sur les ventes d’armes à la rébellion.
Comme le rappelle le colonel (er) Jacques Hogard dans un texte paru en 2008, l’ex-chef de la rébellion tutsie formé à Fort Leavenworth qui fut aussi le chef des services spéciaux ougandais, est le fidèle allié des Etats-Unis. Il en est même le « produit », via les œuvres de l’Ouganda de Museveni. Il est le premier acteur aujourd’hui de cette mainmise militaire sur les richesses minières de la région.
Note
Jacques Hogard a été l’ancien commandant du groupement sud de l’opération Turquoise au Rwanda en 1994. Il est aussi l’auteur de l’ouvrage Les larmes de l’honneur (éditions Hugo&Cie, Paris, 2005). Il dirige aujourd’hui la société EPEE.
Source :
http://www.theglobeandmail.com/servlet/story/RTGAM.20081016.wrwanda17/BNStory/International/home
Cette perte d’influence linguistique n’est pas anodine. Si le Rwanda tombe, c'est tout le bassin des grands lacs qui va suivre. Le Rwanda occupe une place stratégique dans la région des Grands Lacs africains. Un certain nombre de pays africains aidés indirectement par des grandes puissances s’affrontent pour le contrôle des ressources en minerais rares comme le Coltan dans les provinces orientales de l’ex-Zaïre, le Kivu et le Katanga.
En avril 2001, le site afrik.com rapportait que Les Nations Unies accusaient le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda de piller les ressources congolaises. Les experts onusiens s’étonnaient que ces pays soient devenus exportateurs de minéraux qu’ils ne produisent pas : or, diamant, cobalt et coltan.
Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a recommandé l’interdiction immédiate des exportations de minéraux et de bois en provenance de ces pays. Il suggéra aussi à l’époque que le Conseil de sécurité ordonne le gel, par tous les Etats membres de l’ONU, des avoirs des deux principaux mouvements rebelles congolais, le Rassemblement congolais pour la démocratie, RCD, et le Front de libération du Congo (FLC, soutenu par l’Ouganda) ainsi qu’un embargo sur les ventes d’armes à la rébellion.
Comme le rappelle le colonel (er) Jacques Hogard dans un texte paru en 2008, l’ex-chef de la rébellion tutsie formé à Fort Leavenworth qui fut aussi le chef des services spéciaux ougandais, est le fidèle allié des Etats-Unis. Il en est même le « produit », via les œuvres de l’Ouganda de Museveni. Il est le premier acteur aujourd’hui de cette mainmise militaire sur les richesses minières de la région.
Note
Jacques Hogard a été l’ancien commandant du groupement sud de l’opération Turquoise au Rwanda en 1994. Il est aussi l’auteur de l’ouvrage Les larmes de l’honneur (éditions Hugo&Cie, Paris, 2005). Il dirige aujourd’hui la société EPEE.
Source :
http://www.theglobeandmail.com/servlet/story/RTGAM.20081016.wrwanda17/BNStory/International/home