médias et la guerre. La guerre en Afghanistan présente beaucoup de similitudes avec la guerre du Vietnam dans le rapport aux médias. Les journalistes occidentaux qui couvrent cette actualité ne peuvent pas filmer l’autre versant de la guerre du côté taliban car lorsqu’ils paient les talibans pour les accompagner, ceux-ci les gèrent dans le cadre d’une opération de propagande à la manière des Nord-vietnamiens. Les journalistes ne peuvent pas filmer sur le vif et à l’improviste les talibans. En revanche ils peuvent faire parler des soldats de l’Otan sur leurs états d’âme et recueillir des critiques sur leur commandement ou leurs faux pas (cf. les deux missiles perdus lors d’une récente opération de l’armée française). Encore une fois, deux poids, deux mesures. Dans son droit de réponse, Claire Billet omet de signaler cette différence. Un journaliste occidental qui paie un intermédiaire pour filmer les talibans ne peut que filmer dans un cadre de propagande et non pas filmer en journaliste libre de ses mouvements et de ses choix. Le jour où les journalistes présents à Kaboul reconnaîtront cette évidence, on commencera enfin à aborder les questions de fond et à rendre compte de la réalité.