Le débat organisé le samedi 6 septembre 2008 par la radio France Info entre Alain Genestar et Edwy Plenel sur le reportage de Paris Match diffusée cette semaine est un petit modèle du genre sur la manière dont les médias français conçoivent la libre expression des opinions dans le strict respect des droits de la démocratie. La question posée aux deux journalistes était la suivante : « Fallait-il publier les photographies montrant des talibans revêtus d’uniformes pris sur les cadavres des soldats français tombés dans l’embuscade en Afghanistan ? » La réponse d’Alain Genestar et Edwy Plenel a été claire : oui. En principe un débat est contradictoire. Cela n’a pas été le cas pour plusieurs raisons. La première est très simple. Alain Genestar a dirigé Paris Match et était mal placé pour désavouer sa propre démarche professionnelle antérieure d’autant plus qu’il ne l’a jamais remise en cause. Edwy Plenel est un journaliste plus que controversé sur ces questions. L’ouvrage de Pierre Péan et de Philippe Cohen intitulé "La face cachée du monde" a ouvert le débat sur ce journaliste qui se veut un exemple de la pratique du journalisme d’investigation. L’un comme l’autre ne pouvait que valider la position de principe du microcosme médiatique parisien. Aucun des deux journalistes n’a abordé le sujet de la manipulation et les risques encourus par les médias dans ce domaine. Les Etats ne sont pas les seuls acteurs dans ce domaine. Alain Genestar comme Edwy Plenel sont tombés d’accord pour l’ignorer.
