La radio suisse romande discréditée dans l’affaire de la libération d’Ingrid Betancourt
La radio suisse romande s’est-elle faite manipulée par les FARC ? L’hypothèse semble se confirmer en examinant le dossier de plus près. Les FARC n’ont qu’un seul bureau officieux en Europe et il se trouve justement à Genève en Suisse. Déjà en 2006 une polémique avait opposé le gouvernement colombien aux autorités suisses à propos de l’action de deux ONG suisses Action de Carême (catholique) et Pain pour le prochain (protestante), soupçonnées de soutenir les FARC par le biais d'une campagne d'affichage et de porte-à-porte à Genève. Francisco Santos, le vice-président colombien accusait Berne en ces "Il y a une campagne très agressive contre la Colombie à travers des organisations non gouvernementales (ONG) financées par la Direction de la coopération et du développement (DDC). Le fait que la radio suisse romande ait émis l’hypothèse de versement d’une rançon aux Farc pour la libération d’Ingrid Betancourt à partir d’une source anonyme relance le débat sur la présence des Farc en Suisse et la tolérance des autorités suisses à l’égard d’un mouvement qui pratique la prise d’otages de masse et qui fait le commerce de la drogue. Les médias européens qui ont repris cette information comme une traînée de poudre montrent une fois de plus cette culture de l’instantanéité des médias et leur manque de professionnalisme dans le recoupement de l’information. Tous les éléments, dans la version de la radio suisse qui parle de “montage” des Colombiens, de paiement d’une rançon de 20 millions de dollars aux FARC, sont faux. Ils sont la traduction de ce que disent les FARC depuis 24 heures sur leurs sites comme ABP.0. Ridiculisées par les services de renseignement colombiens, les Farc ont monté cette opération de guerre de l’information pour sauver la face. Rappelons que les FARC avaient demandé 500 millions de dollars en 2003 à la France pour libérer Ingrid Bétancourt. Or le groupe terroriste colombien n’est pas connu pour faire des soldes à propos des libérations d’otages. La manipulation informationnelle des FARC a été montée dans l’urgence et explique cette contradiction sur le montant de la somme soi-disant versée : entre 20 millions et 500 millions, il y a un écart difficilement explicable.