La libération d’Ingrid Betancourt nous démontre que la diplomatie ne résout pas toutes les crises. Le Président colombien Álvaro Uribe a appliqué une stratégie du risque qui a réussi et c’est la principale leçon à retenir. Les sociétés européennes (et la France n’échappe pas à ce constat) ont perdu ce repaire élémentaire dans le traitement des rapports de force. On aimerait que les journalistes du Canard Enchaîné, des sites Internet comme Rue 89, Bakchich ou Mediapart, des quotidiens comme Libération ou même Le Monde si prompts à dénoncer les exactions en tout genre des barbouzes et des services secrets, fassent pour une fois amende honorable. Les services de renseignement colombiens sous la conduite d’un Président de l’Etat colombien déterminé et courageux ont réussi une opération difficile autant sur le plan humain (infiltration) que technique (coordination radio, vol d’hélicoptère orienté sur zone ennemie) en trompant les ravisseurs des otages aux mains des FARC. Ce petit Etat qu’est la Colombie a su résister à la pression internationale qui poussait à la négociation avec une guérilla sans éthique révolutionnaire et nourrie par le trafique de drogue. Ingrid Betancourt ne doit pas oublier cette évidence. Derrière les beaux discours des uns et des autres, elle doit sa liberté à une poignée d’hommes d’agents secrets et de commandos spéciaux qui ont risqué leur vie pour la sortir d’une mort lente.