Organisation 2.0 : le knowledge management nouvelle génération

S’il est des livres qui marquent, « Organisation 2.0 » de Martin Roulleaux Dugage fait sans aucun doute partie de ceux là. Les mutations économiques, les nouvelles technologiques, la mondialisation… tous ces phénomènes ont un impact direct sur l’organisation du travail, et ce livre aspire à proposer des solutions pour préparer l’entreprise à y faire face.


L’auteur remet la confiance au cœur des échanges au sein de l’entreprise afin d’en démultiplier la compétitivité. Il en profite également pour redéfinir le rôle et l’attitude du manager ainsi que la place centrale de la collaboration.

 « Une compétence critique du manager est sa capacité à mobiliser les talents d’individus dispersés dans différentes organisations aux quatre coins de la planèteKnowledge shared is power squared. »

« Un bon manager de la connaissance doit maîtriser les trois savoirs essentiels qui fondent la collaboration : communication, sciences sociales et technologie. »

« La réussite ne tient pas à la centralisation du pouvoir de décision, mais plutôt au fait que l’intention stratégique était comprise et partagée (…) et que tout le monde était mobilisé sur le même objectif. »

« Le chef commande, l’équipe réalise, la communauté apprend. »

 « La collaboration est le capital social de l’entreprise. La qualité de communication entre deux personnes détermine le niveau accessible de collaboration entre elles. »

« Au cœur d’une communauté de pratique, l’innovation est celle qui nait de l’amélioration permanente, le fameux kaizen japonais (…) C’est pourquoi les conversations à l’intérieur de l’organisation constituent le mécanisme principal pour instituer le renouvellement permanent de la culture d’entreprise. »

L’auteur propose de même une définition de « l’équipe » : « Dans une équipe performante, on ne peut pas se permettre de laisser l’autre échouer. », vision qui est assez loin de celle qui est partagée dans la plupart des entreprises de nos jours. « C’est de l’accumulation systématique de petits succès de collaboration sur le terrain et de l’apprentissage associé que naît la nouvelle culture. »

 Cet ouvrage met de plus en lumière l’intérêt des communautés de pratique pour l’entreprise et explique concrètement leurs mises en place, les difficultés rencontrées, les retours sur investissements...

 « Les organisations horizontales et réticulaires sont rapides et innovantes, car leur espoir de survie est dans le mouvement permanent. »

 « La compétitivité des entreprises repose de plus en plus sur la qualité de leurs réseaux d’alliances. Ce qui compte, c’est la vitesse à laquelle on résout un problème sur le terrain. »

La technologie, au service des hommes et d’un projet commun, est un des éléments essentiels de cette organisation de nouvelle génération. Il convient de la maîtriser, sans se laisser dominer par cette dernière.

 « La technologie est toujours à voir comme une aide au service d’intention stratégique. (…) On propose d’utiliser des ressources informatiques un peu plus pour améliorer la communication et la collaboration entre les hommes, et moins pour l’automatiser. »

 « La priorité est de connecter des personnes, et non des documents. »

« La première priorité, étape capitale pour l’efficacité future, est la mise en réseau et la gestion électronique de tout le savoir interne de l’entreprise. »

Riche de nombreux exemples, cet ouvrage ne fait pas l’impasse sur les divers obstacles qui peuvent se dresser lors de la mise en place de cette révolution culturelle « 2.0 ».

 « Toute initiative portant sur le décloisonnement de l’entreprise au service des clients se heurte à des réflexes d’autoprotection de l’organisation formelle. »

D’une écriture habile, facile à lire et fortement bien documenté, cet ouvrage devrait finir comme livre de chevet de tous les managers soucieux d’inscrire durablement leur structure dans la compétitivité et affronter l’instabilité du XXIème siècle.

L’auteur, Martin Roulleaux Dugage, est actuellement Directeur et Knowledge Officer chez PWC. Ingénieur civil des Mines de Paris et MBA de l’INSEAD, ancien ingénieur chez Dassault, il a pris la direction en 2002 du programme knowledge management chez Schneider Electric.

AVS