Selon l’article du Monde du 19 mai 2008, « l’intersyndicale de l’Agence France Presse appelle à un rassemblement … pour protester contre les attaques répétées contre l’AFP émanant de haut responsables politiques français …Dans un communiqué, l'intersyndicale appelle "les personnels des autres médias, et plus largement, tous les citoyens attachés à la liberté de la presse à participer à ce rassemblement, qui se tiendra sous le mot d'ordre suivant: AFP menacée, presse bâillonnée, libertés en danger".
Début mai, le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a accusé l'AFP de "censure", lui reprochant de n'avoir pas traité certains des communiqués de son parti relatifs à une condamnation en justice de l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal. Quant au porte-parole du gouvernement Luc Chatel, il a parlé de "dysfonctionnements" de la part de l'Agence. »
Ce mouvement de protestation peut sembler disproportionné par rapport aux faits. En effet, même si il est tout à fait louable de défendre la liberté de la presse, la réaction de l’intersyndicale aux critiques émises par les responsables politiques semble assez radicale. En réalité, les tensions entre l’AFP et le gouvernement proviennent d’une autre réalité :
En période de réduction budgétaire, l’Etat cherche à réduire ses dépenses, notamment celles qui ne concernent pas directement le service public. Or l’Etat est le plus important client de l’AFP. Sur un chiffre d’affaire de 240 millions d’euros, 70 millions d’euros proviennent des abonnements français, 72 millions d’euros des abonnements étrangers et 100 millions d’euros proviennent des abonnements de l’Etat. Evidemment, ces subventions déguisées permettent à l’agence d’exister.
Cet incident risque de relancer indirectement le débat sur la performance de l’agence qui a encore du mal à muter sur le plan organisationnel et qui a déjà raté plusieurs étapes de la compétition depuis 20 ans, en particulier dans le domaine de l’information financière (fil Reuter pour les Bourses mondiales, portail yahoo finances sur le net). Il est clair que des dérapages de nature politicienne pourraient affaiblir l’image d’une agence dont la stratégie de développement reste encore à préciser.
Mathieu Hamel
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-35500645@7-58,0.html
http://www.senat.fr/rap/l99-387/l99-3872.html
Début mai, le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a accusé l'AFP de "censure", lui reprochant de n'avoir pas traité certains des communiqués de son parti relatifs à une condamnation en justice de l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal. Quant au porte-parole du gouvernement Luc Chatel, il a parlé de "dysfonctionnements" de la part de l'Agence. »
Ce mouvement de protestation peut sembler disproportionné par rapport aux faits. En effet, même si il est tout à fait louable de défendre la liberté de la presse, la réaction de l’intersyndicale aux critiques émises par les responsables politiques semble assez radicale. En réalité, les tensions entre l’AFP et le gouvernement proviennent d’une autre réalité :
En période de réduction budgétaire, l’Etat cherche à réduire ses dépenses, notamment celles qui ne concernent pas directement le service public. Or l’Etat est le plus important client de l’AFP. Sur un chiffre d’affaire de 240 millions d’euros, 70 millions d’euros proviennent des abonnements français, 72 millions d’euros des abonnements étrangers et 100 millions d’euros proviennent des abonnements de l’Etat. Evidemment, ces subventions déguisées permettent à l’agence d’exister.
Cet incident risque de relancer indirectement le débat sur la performance de l’agence qui a encore du mal à muter sur le plan organisationnel et qui a déjà raté plusieurs étapes de la compétition depuis 20 ans, en particulier dans le domaine de l’information financière (fil Reuter pour les Bourses mondiales, portail yahoo finances sur le net). Il est clair que des dérapages de nature politicienne pourraient affaiblir l’image d’une agence dont la stratégie de développement reste encore à préciser.
Mathieu Hamel
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-35500645@7-58,0.html
http://www.senat.fr/rap/l99-387/l99-3872.html