Dans son émission L'Esprit Public du dimanche 30 mars 2008, Philippe Meyer recevait Max Gallo, Yves Michaud et Denis Olivennes afin de faire un état des lieux de la situation en Irak à l'occasion du cinquième anniversaire de la présence américaine dans le pays. Comme Soren Seelow dans son article paru dans Le Monde du 19 mars 2008, les invités de Philippe Meyer ont occulté un pan entier du problème qui envenime quotidiennement la situation en Irak : les attentats suicide. Très certainement inspiré par l'article de Seren Seelow, Philippe Meyer rappelle les chiffres de l'Irak Body Count (IBC, une ONG britannique recensant les pertes civiles en Irak) qui évalue entre 100 000 et un million le nombre de civils irakiens tués depuis le début des opérations en 2003. L'analyse de Philippe Meyer n'ira pas plus loin et les interventions respectives de MM. Gallo, Olivennes et Michaud seront frappées de la même carence. Pire, Max Gallo est tombé dans une analyse courte et simpliste visant à fustiger le "rôle des sociétés privées" en Irak, sociétés qu'il qualifie de "mercenaires", et symptomatiques selon lui d'une "privatisation de la guerre".
A aucun moment ces chiffres de 100 000 ou un million de civils irakiens tués n'ont été analysés ou débattus. C'est là un grand manquement pour la compréhension de la situation en Irak. Cette carence du traitement de l'information sur l'Irak est généralisée à l'ensemble des médias français, qu'il s'agisse de la presse (comme le prouve l'article de Soren Seelow dans Le Monde du 19 mars), de la radio (comme le montre L'Esprit Public du 30 mars), ou de la télévision (comme l'attestent les journaux télévisés des différentes chaînes, plus enclins au sensationnel qu'à l'analyse des faits).
A aucun moment ces chiffres de 100 000 ou un million de civils irakiens tués n'ont été analysés ou débattus. C'est là un grand manquement pour la compréhension de la situation en Irak. Cette carence du traitement de l'information sur l'Irak est généralisée à l'ensemble des médias français, qu'il s'agisse de la presse (comme le prouve l'article de Soren Seelow dans Le Monde du 19 mars), de la radio (comme le montre L'Esprit Public du 30 mars), ou de la télévision (comme l'attestent les journaux télévisés des différentes chaînes, plus enclins au sensationnel qu'à l'analyse des faits).
Ne pas analyser les chiffres des civils irakiens tués est une erreur en termes de déontologie journalistique. C'est une erreur car cela revient à sous-entendre que ces victimes sont la responsabilité exclusive de l'armée américaine. Or tel n'est pas le cas. Sur la période allant de janvier à septembre, l'Irak Body Count a recensé que les troupes de la coalition avaient causé la mort de 536 civils en Irak. Ce chiffre doit être comparé aux 20000 civils tués sur la même période par des attentas suicide, des fusillades ou des attentats à la voiture piégée perpétrés par des Irakiens contre des Irakiens.
Julien Vaillant