La présence des ONG dans les territoires « dans le besoin » renchérit la vie pour les locaux. Le « civilisation business », cette économie très spéciale qui regroupe les différents acteurs de l’aide humanitaire ou économique, n’a pas que de bons côtés pour des populations locales déjà éprouvées. Ou supposées comme telles. Ainsi au Pakistan, après le tremblement de terre de 2005, les ONG sont venus en masse sur une portion très réduite du Cashmire pour aider les populations déplacées ou qui n’avaient plus accès au réseau d’eau. A Muzaffarabad, le prix des lentilles, qui constituent la base de l’alimentation locale, a augmenté de 9,6% depuis le tremblement de terre, les prix du sucre de 13% et ceux du lait de 20%. Plus important, les prix des transports et des logements ont augmenté respectivement de 100% et 167%. Si les prix des transports s’expliquent par la perte d’axes routiers, il faut aussi prendre en compte que les propriétaires de camions se sont vendus à l’acteur le plus offrant, en l’occurrence les ONG qui avaient besoin de ces camions pour faire accéder leurs biens sur les lieux de la catastrophe. A tout prix, littéralement, pour pouvoir donner le change médiatique aux donneurs, nombreux, qui ont besoin de voir rapidement des résultats concrets pour continuer leurs dons.
La question du logement rentre dans le même ordre d’idée. Les ONG se sont battues entre elles pour obtenir des logements pour leurs consultants afin qu’ils soient au plus près des lieux du sinistres… et des caméras. L’économie locale est alors perturbée durablement puisque les prix ont tendance à rester haut, même après le départ des organisations humanitaires. Les acteurs locaux, surpayés, se désintéressent alors de leurs activités d’origine, laissant les gouvernements locaux dans une situation de prix tendue. Il est donc légitime de s’interroger sur le coût de l’aide humanitaire supporté par les populations auxquelles elle est censée apporter son expertise. Les consultant des ONG, payés à prix d’or, se déchargent ainsi de leur responsabilité sur les distorsions de prix qu’ils créent par leur seule présence. Tant que les donneurs continuent à donner…
Martin Pasquier
Source : http://thenews.com.pk/daily_detail.asp?id=3442
La question du logement rentre dans le même ordre d’idée. Les ONG se sont battues entre elles pour obtenir des logements pour leurs consultants afin qu’ils soient au plus près des lieux du sinistres… et des caméras. L’économie locale est alors perturbée durablement puisque les prix ont tendance à rester haut, même après le départ des organisations humanitaires. Les acteurs locaux, surpayés, se désintéressent alors de leurs activités d’origine, laissant les gouvernements locaux dans une situation de prix tendue. Il est donc légitime de s’interroger sur le coût de l’aide humanitaire supporté par les populations auxquelles elle est censée apporter son expertise. Les consultant des ONG, payés à prix d’or, se déchargent ainsi de leur responsabilité sur les distorsions de prix qu’ils créent par leur seule présence. Tant que les donneurs continuent à donner…
Martin Pasquier
Source : http://thenews.com.pk/daily_detail.asp?id=3442