Wall Street Journal (“Boeing Scrambles to Repair Problems With New Plane”) se faisait l’écho de délais irrémédiables sur le programme Dreamliner, du fait de cette politique ainsi que du caractère novateur du projet, utilisant massivement les matériaux composites. En vendant ses usines à des fournisseurs de rang 1, Boeing croyait transférer les procédés etle savoir-faire nécessaires à la bonne marche du projet. Or, cela ne se décrète pas et les années de tâtonnement et d’apprentissage pour fabriquer un avion ne se transfèrent pas de la même manière qu’un actif matériel (1).
vente des usines allemande à OHB est une bonne nouvelle. Qui plus est, il s’est révélé que la taille trop réduite de la filiale de MT Aerospace ne faisait clairement pas l’affaire en termes de viabilité industrielle et d’expérience aéronautique.
Force Ouvrière, premier syndicat chez Airbus, rappelle que « les engagements répétés du Président d’EADS Louis Gallois doivent être tenus à la lettre, à savoir : Rien ne s’engagera différemment dans les entités nationales concernées, le parallélisme des formes sera respecté ». Autrement dit, si la vente en Allemagne ne se fait pas, il doit en être de même en France et au Royaume-Uni.
Par conséquent, EADS a toutes les cartes en main pour révoquer le plan Zéphir et se sauver industriellement. D’autant que le problème du dollar faible va persister, question politique avant tout, et que l’affaire des délits d’initiés risquent de provoquer des remous dans la gouvernance franco-allemande, soi-disant remaniée et renforcée l’année dernière.
(1) Autres problèmes rencontrés par Boeing : barrière de la langue entre des manuels de montage des pièces fabriquées en italien et des ouvriers américains, pièces manquantes par centaines, logistique défaillante, problème des relations entre le fournisseur de rang 2 et le fournisseur de rang 1, mesures de tolérance différentes (les Etats-Unis sont l’un des trois pays dans le monde à ne pas utiliser le système métrique).