La Roumanie et la Bulgarie sont très critiquées par deux rapports de la Commission européenne, publiés en février 2008, notamment sur leurs retards en matière de lutte contre la corruption et la criminalité. Ces deux documents dénoncent le peu d’avancée des deux nouveaux Etats membres de l’Union Européenne en matière de lutte contre la haute corruption, c'est-à-dire la corruption dans la sphère politico-administrative. La Commission a déploré, malgré « quelques progrès », « l'absence de résultats convaincants ». Elle critique de plus les retards du gouvernement roumain dans la réforme du système judiciaire et ceux du gouvernement bulgare dans le cadre de la lutte contre le crime organisé. La Roumanie et la Bulgarie, entrées dans l’Union Européenne le 1er janvier 2007, font l’objet d’une attention particulière et inédite de la part de la Commission Européenne. En effet, pour qu’un Etat entre dans l’Union, il doit satisfaire à un certain nombre d’exigences comme la lutte contre la corruption. Mais une fois intégré à l’Union, la Commission n’est plus juge des progrès que celui-ci réalise. Or, les niveaux de corruption très élevés des deux nouveaux entrants ont obligé Bruxelles à modifier sa façon de faire. Pour la première fois, la Commission va continuer à suivre les avancées de ces deux pays dans leur lutte contre la corruption et les soumettre à un calendrier très contraignant. Et s’ils ne respectent pas leurs engagements à lutter activement contre ce fléau, Bruxelles pourra décider de prendre des sanctions à leur encontre. Or, c’est actuellement ce qui se passe. Dans ses deux rapports, la Commission menace de sanctionner économiquement la Roumanie et la Bulgarie si aucun progrès n’est réalisé d’ici juillet. Les sanctions peuvent être de deux ordres : judiciaires, avec la non-reconnaissance des décisions judiciaires et policières roumaines et bulgares, et économiques avec la réduction des aides accordées par l’Union, principalement les aides agricoles. La Roumanie et la Bulgarie ont donc, jusqu’à juillet 2008, pour prouver aux institutions européennes leur implication véritable dans la lutte contre la corruption et principalement la corruption politico-administrative.
Les rapports peuvent être téléchargés à l’adresse suivante : http://ec.europa.eu/dgs/secretariat_general/cvm/index_fr.htm