Les Etats-Unis clament haut et fort qu’ils condamnent les investissements étrangers en Iran et notamment celui de la BNP. Pendant ce temps là, ils sont muets sur le fait que l’entreprise américaine Coca Cola a signé au cours de l’été 2007 un contrat pour bâtir sa plus grande usine au monde près de Mashad en Iran. Ils sont aussi silencieux sur le fait qu’Halliburton, la compagnie que le vice-président des Etats-Unis Dick Cheney a dirigée jusqu'à l'an 2000, est installé comme 72 compagnies internationales dans la ville de Kish. Ce double langage américain n’est pas nouveau. Il démontre que les Américains excellent dans l’intimidation par la guerre de l’information dès qu’il s’agit pour eux de défendre leurs intérêts économiques.
Mais ils semblent manquer de créativité en information warfare dans le domaine politico-militaire. C’est du moins ce que laisse entendre publiquement Donald Rumsfeld. Le site internet Casus Belli a diffusé le 6 février 2008 l’information selon laquelle Donald Rumsfeld critiquait la manière dont les Etats-Unis menaient la guerre de l’information contre les ennemis de l’Amérique. Le 23 janvier dernier, Donald Rumsfeld a insisté sur la nécessité pour les Etats-Unis de mener la guerre de l’information contre le terrorisme. Selon lui, "L'armée états-unienne ne peut pas, seule, mener la guerre contre le terrorisme. Elle a besoin du soutien d'autres agences gouvernementales et doit envisager la création d'un nouvel organisme pour mener la guerre sur Internet contre les extrémistes musulmans." Et Casus Belli de souligner l’insistance de Donald Rumsfeld sur la nécessité de doter les Etats-Unis d'une "agence globale de communications pour le 21ème siècle" capable d'occuper les nouveaux espaces informationnels numériques : Internet, blogs, radio, courriers électroniques. Donald Rumsfeld avait tenté de créer en 2001 un Office of Strategic Influence lorsqu’il dirigeait le département de la Défense (DOD). Il avait dû faire machine arrière à la suite de la protestation des pays européens qui craignaient que cette nouvelle machine de guerre accentue la pression de l’influence américaine sur l’ensemble du globe. L’incident slovène que nous avons relaté hier commence d’ailleurs à faire des vagues.
(http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=4883.
A l’heure de la future parution du libre blanc sur la Défense, gageons que ses auteurs relisent attentivement le rapport sur la manipulation de l’information dont Alain Juillet a rendu compte au gouvernement Villepin en 2006. Cela évitera au pouvoir politique actuel de prendre les 15 ans de retard que la droite (alors au pouvoir) a pris en 1988 à propos des pôles de compétitivité (cf. édito de février du site infoguerre.fr).