L’UE entre deux feux : le choix de la puissance face à la soumission choisie

Monde du 4 février qu’un fonctionnaire des services de renseignement hongrois, Sandor Laborc, formé par le KGB, le prédécesseur du FSB, a été nommé à la tête d’une commission en charge de questions de renseignement de l’OTAN a soulevé bien des questions. Bien qu’aucune protestation officielle n’ait été rendue publique, certains pays ont ainsi annoncé qu’ils limiteraient leur coopération avec cette structure. En effet, les liens qui pourraient exister entre ce responsable et les cadres actuels du FSB, eux aussi largement héritiers du KGB, représentent une menace certaine pour la discrétion du renseignement otanien, surtout dans le cadre de tensions accrues entre l’organisation et la Russie.


Cette question qui soulève un certain malaise au sein de l’OTAN nous conduit à faire le parallèle avec la situation au sein de l’Europe. Malgré la toute récente adoption par la France du nouveau traité de Lisbonne reprenant le texte de la fameuse Constitution repoussée par les français le 29 mai 2005, cette dernière semble être, malgré tous les progrès annoncés, un terrain de jeu pour les puissances environnantes : le fait que le traité de Lisbonne reprenne les dispositions faisant de l’OTAN le pilier de la défense européenne soulève quelques questions. Car si certains pays peuvent légitimement s’inquiéter de leur sécurité dans ce contexte, qu’en est-il de la sécurité européenne ? La question qui se pose pour l’OTAN se pose également pour l’UE et de manière bien plus large : quelle est l’attitude des dirigeants des pays membres de l’UE face aux influences extérieures ?

société chargée de ce projet, révèle l’influence que peut exercer la Russie en Europe.

consultante pour…Lockheed Martin.

s pour la simple et bonne raison qu’ils concernent des domaines stratégiques, l’énergie et l’attitude des institutions européennes vis-à-vis des secteurs sensibles pour la puissance des Etats. L’Europe, malgré ses efforts reste irrémédiablement soumise à l’influence de ses voisins. En privilégiant une politique de la concurrence contrairement à une vraie politique industrielle de long terme visant à gérer les actifs stratégiques à disposition, la Commission européenne perpétue la volonté américaine de faire de l’UE un acteur économique privé de tout moyen d’action politique. En méditant sur les réactions à la nomination du fameux Sandor Laborc, la Commission Barroso pourrait y voir une leçon pour son avenir : est-il trop tard ?

Guillaume Desmorat