Les américains fustigent les sociétés étrangères qui investissent en Iran. Cela alors que certaines de leurs propres entreprises telles que Pepsi, Coca Cola ou bien General Electric, le font encore. D’autres pays, dans une logique d’accroissement de leur puissance, vont à l’encontre de la volonté américaine. Cela illustre les rapports de force géoéconomiques actuels. Il faut se rappeler que le congrès américain menace toute entreprise qui investie pour plus de vingt millions de dollars en Iran. Cependant cela n'empêche pas la présence américaine dans le pays. En effet, malgré les interdictions et diverses menaces, certaines sociétés souhaitent jouir du marché iranien. C'est le cas de Coca-Cola, de Pepsi ou de General Electric. D'après les propos de Christopher Holton, directeur national du Center For Security Policy's Divest Terror et malgré les démentis du PDG de General Electric Jeffrey Immelt, l’entreprise maintient son activité en Iran. Le montage est simple : afin de ne pas être visibles et incriminées, les sociétés américaines utilisent des filiales ou des distributeurs étrangers pour être présents sur ce marché. La polémique prend de l’ampleur aux Etats-Unis et fragilise le géant américain.
Certaines sociétés telles que la BNP ne résistent pas à l’influence américaine alors que d’autres ne se laissent pas intimider. L’entreprise chinoise Sinopec a signé fin décembre un contrat de 2 milliards de dollars portant sur le développement du champ pétrolier de Yadavaran, quelques semaines avant que le malais SKS Ventures ne signe un accord de 6 milliards de dollars portant sur le développement et l’exploitation des champs gaziers de la province d’Hormuzgan. La Chine et l’Inde se frottent les mains. Pour le premier, une présence accrue dans le secteur énergétique en Iran (2nd producteur de pétrole mondial) sert sa stratégie d’accroissement de puissance ainsi que son influence régionale. Pour le second, cela démontre l’incapacité américaine à imposer une volonté d’infliger des sanctions économiques en Iran et de ne pas y investir. De plus, cela frustre les sociétés étrangères qui, afin de rester en accord avec la volonté de la première puissance mondiale, ne prennent pas part à des appels d’offres iraniens et voient alors des contrats de plusieurs milliards de dollars être remportés par des outsiders internationaux. Le ministre iranien du Pétrole, Gholamhossein Nozari, avait pourtant prévenu les sociétés européennes à la radio Voix de la République Islamique d’Iran : «De nombreuses sociétés étrangères continuent à investir en Iran et nous pouvons témoigner de leur forte présence dans le pays (....) Si d’autres pays souhaitent investir dans nos secteurs pétroliers et gaziers, ils ne doivent pas perdre de temps. Dans le cas contraire, ils perdront des opportunités d’investir en Iran, c’est une certitude.".
Une seule entreprise européenne l’a entendu : elle se nomme Edison (Italie) et a signé un accord de plus de 30 millions d’euros, portant sur l’exploration du bloc pétrolier de Dayer et la fourniture de 42 millions de mètres cubes de gaz iranien vers l’Europe.
Sources :
Leblogfinance.com le 11 janvier 2008
http://www.leblogfinance.com/2008/01/accord-dexplora.html
International Herald Tribune du 10 décembre 2007
http://www.iht.com/articles/2007/12/10/business/chioil.php
Iran-resist le 11 janvier 2008
http://www.iran-resist.org/article4135
Emission « The O’Reilly factor » du 23 janvier 2008.