Eric DELBECQUE est Secrétaire Général de l’Institut d’Études et de Recherche pour la Sécurité des Entreprises. Il compte déjà à son actif trois ouvrages et vient de publier le quatrième sur le thème du patriotisme économique, sujet aussi complexe que d’actualité. Pour bien comprendre ce qu’est le patriotisme économique, l’auteur nous invite habilement, et de manière tout à fait inédite, à bien saisir le sens du mot patriotisme et ses enjeux. Il nous plonge dans le passé et vient battre en brèche les lieux communs assimilant le nationalisme à l’amour assumé de la patrie, ainsi que les velléités protectionnistes que d’aucuns prétendent voir derrière le patriotisme économique. Le patriotisme économique ne sert pas à dissimuler un rejet de la mondialisation nous dit l’auteur de cet ouvrage, mais consiste en réalité à chercher énergiquement comment tirer profit au maximum des possibilités du développement industriel et commercial à travers les logiques d’ouverture et d’interdépendance des marchés, sans compromettre la collectivité nationale par des effets dommageables.
Eric Delbecque précise également, en remontant aux origines historiques du protectionnisme, l’apport conséquent du libre-échange aux économies contemporaines. L’histoire des différents « rounds » de l’OMC (ci-devant GATT) illustre cette évolution du commerce international. On apprend que la France d’aujourd’hui, pourtant taxée de protectionniste, c’est en fait 40 à 50% des entreprises du CAC 40 contrôlées par des capitaux étrangers, que 70 Firmes multinationales figurent parmi les 2000 groupes internationaux les plus influents dans le monde et qu’enfin 15% des salariés français contre 10% au Royaume Uni et 5% aux USA travaillaient dans des filiales de groupes étrangers !
Le patriotisme économique est un moyen de regarder autrement la mondialisation. Et dans cette conversion du regard, un État moderne, un État stratège, doit jouer un rôle majeur puisqu’il lui appartient de mettre en place les outils de maîtrise opérationnelle et intellectuelle qui permettront aux individus, aux entreprises et aux territoires de répondre plus efficacement aux défis de la mondialisation. Parmi ces outils, et dans un environnement de plus en plus concurrentiel, l’intelligence économique, instrument privilégié de l’anticipation, prend sa place au cœur des actions régionales de développement et d’aménagement du territoire. Elle permet d’organiser la synergie des pouvoirs publics à l’échelon local et la coopération public/privé au profit de la puissance nationale, laquelle passe par la prospérité économique.
Quant aux instances européennes, il leur faut offrir la possibilité aux acteurs économiques des pays de l’Union de maximiser leurs forces et de minimiser leurs faiblesses, à travers un meilleur ajustement des normes juridiques et des politiques de soutien et de financement de l’innovation, aux contraintes et ambitions des PME-PMI stratégiques. L’auteur insiste finalement sur le fait qu’une culture commune de la réussite nationale et européenne est nécessaire, qu’il ne peut plus y avoir deux mondes (public et privé) qui s’ignorent. Il est réellement prioritaire qu’une culture commune aux décideurs de la sphère publique et de la sphère privée émerge. C’est cela même le patriotisme économique !
et permet de comprendre rapidement l'essentiel des problématiques économiques contemporaines. Il fera le bonheur des initiés par sa transversalité et la richesse de son contenu, sans pour autant effrayer les lecteurs dépourvus des pré-requis, grâce à son écriture accessible et au recours à des exemples d’actualité illustrant bien le propos de son auteur. Un livre plein d’optimisme à conseiller d’urgence !
Christian Harbulot