Le « soft power » à la chinoise

Le 17e congrès national du Parti communiste chinois (PCC), en octobre 2007, a donné l’occasion à Hu Jintao de présenter sa vision politique des cinq années à venir, durée de son second mandat. L’intention stratégique du président chinois se décrypte au prisme de la mécanique interne du parti communiste et de l’environnement global chinois : Hu Jintao est fortement contraint dans l’exercice de son pouvoir. Les mutations de l’économie chinoise sont fulgurantes, leurs impacts sur les structures du parti communiste le sont aussi : nous assistons, de fait, à la recomposition rapide des matrices culturelles des élites communistes. De plus le PCC est l’arène d’affrontements complexes qui gravitent autour de plusieurs dialectiques : pouvoirs provinciaux contre pouvoir central ; conservateurs et sociaux redistributeurs contre libéraux ; intérêts collectifs partisans contre opportunités personnelles. Les capacités stratégiques réelles du président Hu Jintao peuvent être isolées : elles sont historiquement repérables dans son parcours au sein du PCC. Elles se cristallisent aujourd’hui dans le combat idéologique interne au parti. Enfin, le président dispose-t-il des capacités pour réaliser sa politique d’influence culturelle ?


Une politique constituée à partir des rapports de force internes au Parti

La structure pyramidale du pouvoir chinois (congrès, comité central, bureau politique et comité permanent) laisse apparaître de puissants clivages. Loin de l’image monolithique accolée au parti communiste, le pouvoir chinois est composite. Le président chinois ne règne plus de manière absolue sur la Chine. Hu Jintao a joué des luttes de parti pour atteindre le poste suprême. Sorti de l’université d’élite Tsinghua, Hu fut transféré dans la province Gansu. Les ressources accumulées lors de ses postes en province (Gansu puis Tibet) dans les années 80 lui ont permis de déployer sur le long terme des réseaux d’appui locaux. De retour à Beijing, Hu se plaça à la tête de la Ligue de la jeunesse communiste. Il se hissa dès le début des années 1990 dans la course à la fonction suprême, bénéficiant, en autre, de la bienveillance de Deng Xiaoping. Il accède aux postes de secrétaire général du Parti et de la présidence de la République en 2002 et 2003. Pourtant à cette date, Hu Jintao est encore contraint par la force du clan Jiang Zemin. Ce dernier engage un travail idéologique dans le parti (la triple représentativité) afin d’encadrer les orientations de Hu Jintao.

« armer notre esprit et guider notre pratique »

La Chine est l’empire du milieu. Partant de ce principe, les grands leaders chinois ont tous proposé leur paradigme pour expliciter leur action et accompagner la modernisation du pays : Hu Jintao a exposé le « concept scientifique de développement ».

Hu Jintao met en avant les thèmes sociaux et environnementaux pour promouvoir une « société harmonieuse ».


 

La « puissance immatérielle » défendue par Hu Jintao pour accroître la visibilité chinoise sur le marché culturel

Renan Choyer

Sources :

http://www.gov.cn/english/,

Portail du gouvernement chinois.

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, consulté le 01/11/2007.

http://www.amb-chine.fr/fra/

Ambassade de Chine à Paris, consulté le 04/11/2007.

http://www.chinavitae.com/biography/19,

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http://french.peopledaily.com.cn/french/200307/02/fra20030702_61742.html,

Site du Quotidien du Peuple, consulté le 01/11/2007

http://www.tsinghua.edu.cn/eng/index.jsp

Site officiel de l’université Tsinghua, fréquentée par Hu Jintao pendant sa formation universitaire,

consulté le 30/10/2007.

http://en.wikipedia.org/wiki/Hu_Jintao,

Article anglais sur Hu Jintao, consulté le 30/10/2007.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Hu_Jintao

Article français sur Hu Jintao, consulté le 30/10/2007.

http://www.beiyan.com/,

Site d’une société de consultants spécialisés sur la Chine, consulté le 04/11/2007.