Parmi les indices majeurs de la stratégie d'affirmation de la Chine sur la scène internationale, l'expansion fulgurante des Instituts Confucius semble avoir peu retenu l'attention des observateurs.
Avec une moyenne d'ouverture d'un institut tous les quinze jours depuis 4 ans, la diplomatie chinoise est en passe de devenir aussi un géant dans le domaine culturel. En effet, depuis juin 2004, avec une première expérience en Ouzbekistan, pas moins d'une centaine d'Instituts Confucius ont vu le jour. Ce réseau d'institut est placé, à Pékin, sous l'autorité du Bureau national chinois pour l'enseignement du chinois comme langue étrangère. Cet organe reçoit sa mission du Ministère de l'Education chinois qui lui a fixé comme objectif d'atteindre en 2010 les 100 millions d'apprenants du chinois à travers le monde.
Le modèle des Instituts Confucius est clairement inspiré de celui des Alliances françaises et des établissements du British Concil. A titre de comparaison, l'Alliance française fondée en 1883 annonce plus d'un millier d'antenne dans 133 pays pour 440 000 étudiants. Malheureusement pour notre diplomate culturelle, ce réseau associatif, à l'image un peu surannée, n'est supporté que du bout des lèvres par le quai d'Orsay et en tout état de cause handicapé par son statut associatif sur le plan financier. On peut ainsi lire comme dernière information à destination de la presse l'annonce du colloque de janvier 2007 en présence du ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blasy!
Ainsi, l'idée visionnaire des prestigieux fondateurs de l'Alliance française (Louis Pasteur, Jules Verne, Ernest Renan, Ferdinand de Lesseps...) semble avoir fait des émules en Chine. Mais avec un dynamisme politique plus incisif dont témoigne l'habile stratégie qui consiste à toujours ouvrir un Institut Confucius sur un campus universitaire.
China National Office for Teaching Chinese as a Foreign Language