Les cercles décideurs américains et les think tanks associés développent une stratégie de combat contre l’islam radical au moyen d’une lutte culturelle et idéologique comme l’avait entrepris Ronald Reagan face aux soviétiques. Cette remise à jour d’un concept de lutte utilisé durant la guerre froide trouve ses limites dans le parallèle fait entre une idéologie communiste et une théologie. Sa réussite est dépendante de la cohérence d’action de celui qui l’emploie. Véritables boîtes à idées organisées autour d’intellectuels experts et débatteurs, les think tanks américains, institutions de droit privé, ont une influence considérable sur les cercles décideurs. Ils sont consultés dans tous les domaines et ce au profit du président, du congrès, du sénat, de l’armée, des commissions, des administrations, des entreprises ou encore des médias. Il est alors impossible de séparer la politique des Etats-Unis de l’influence des think tanks, au nom desquels figurent le « Brokings update for terrorism, la Rand ou le Center for Security Policy. Ce dernier travaille pour l’établissement de politiques de sécurité nationales. Il préconise l’utilisation intensive de la guerre des idées comme l’avait fait Ronald Reagan dans sa lutte contre le communisme afin de vaincre l’ennemi actuel que représente à ses yeux l’islam radical.
L’outil qui fut utilisé par Reagan est né d’une décision d’Eisenhower qui transféra la charge de la guerre des idées à une agence fédérale nouvellement créée : l’US information Agency. Cette dernière deviendra l’organisme par excellence luttant contre l’influence soviétique et l’idéologie marxiste par le biais des médias, des valeurs et des croyances au travers notamment de la Voix de l’Amérique ou Radio Europe Libre qui eurent un impact indéniable sur les pays socialistes soumis au monopole de l’information. Selon Newt Gingrich, ancien orateur républicain, Ronald Reagan, à son accession à la Maison Blanche en 1980, ne projetait pas d’engager militairement l’URSS mais bien de continuer à libérer idéologiquement la Russie et les pays de l’est du joug communiste en gagnant le « cœur et les esprits ». Ce n’est réellement qu’après le 11 septembre 2001 que l’on assista à une véritable prise de conscience des cercles dirigeants américains, et des thinks tanks, de l’importance d’organiser une guerre des idées afin de faire face à la nouvelle guerre engagée : celle contre le terrorisme. L’objectif de cette guerre d’influence, confiée autour du secrétariat d’Etat à la Diplomatie Publique est de persuader les populations et principalement les populations arabo-musulmanes que la guerre engagée n’est pas une guerre contre l’islam mais contre les origines du terrorisme et de répandre une culture dite démocratique pour annihiler la haine contre le monde occidental. Il s’agit enfin de diffuser au sein des populations musulmanes les notions de liberté, de prospérité, de sûreté et de santé afin de les éloigner de l’islam radical.
assistant de Ronald Reagan et analyste politique en 1980 lors de la campagne présidentielle de Reagan, le communisme s'est effondré parce que c'était une idéologie séculaire impopulaire et complètement dépassée. La théologie est une chose très différente. La lutte actuelle dépasse la lutte contre le communisme d’autrefois et réclame une tactique différente pour la combattre. Selon lui, les Etats-Unis devraient travailler pour assurer que les groupes sous sa sphère d’influence ne placent pas d’Islamistes radicaux, tels que le soutien saoudien au Wahhabisme. Il faut aussi pouvoir trouver une manière d'engager les musulmans modérés, et de les encourager à s'engager. Il ajoute : « Nous avons besoin d’une réforme au sein de l'islam. C’est une chose que nous ne pouvons pas imposer mais que nous pouvons peut-être encourager ». Aussi le CSP préconise de rechercher au sein même de l’islam les stratégies utiles dans son combat contre l’extrémisme islamique. Il publie en mars 2007 un article recommandant de répandre le modèle culturel édité en Mars 2005 par la fatwa de la commission islamique espagnole. Celle-ci s’appuie sur plusieurs règles fortes et anti-terroristes : « terrorisme et extrémisme sont anti islamiques, les musulmans qui participent à un acte terroriste ne sont plus des musulmans, tous les musulmans ont le devoir de combattre le terrorisme, Dieu considère tous les musulmans comme des personnes responsables.
Pour l’Europe, il faut assécher les réseaux terroristes comme Al Qaeda en insufflant une confiance et un respect réciproque avec les populations musulmanes. Mais exhorter l’application d’un Islam démocratique ne peut passer que par le respect du droit, de la justice et de la démocratie dans nos pays. A chaque fois qu’est bafouée une de ces valeurs c’est une nouvelle génération de terroristes que l’on prépare. Et les exemples contradictoires sont déjà nombreux : le camp de Guantanamo, la prison d'Abou Ghraïb, les raisons données pour l’intervention en Irak.
Il faut donc surveiller si les conséquences de la présence occidentale dans cette partie du globe, les contradictions entre les valeurs que l’on souhaite voir s’établir et la réalité de certains de nos actes, mêlé à cet anti occidentalisme historique et grandissant ne seront pas autant d’armes à la disposition des islamistes radicaux pour remporter cette guerre des idées.
Laurent Jaubert
Bibliographie
Etude graphique
http://www.tkb.org/chwiz4.jsp
consulté le 5 novembre 2007
Articles internet
http://WorldNetDaily.com
consulté le 3 novembre 2007
http://www.huyghe.fr/
consulté le 5 novembre 2007
http://www.cnsnews.com/
consulté le 3 novembre 2007
http://www.centerforsecuritypolicy.org/
Traduction de l’article du quotidien jordanien Al Ghad
http://www.minorites.org/article.php?IDA=18140 consulté le 3 novembre 2007
Rapports pdf
Center for Security Policy
http://web.archive.org/web/20030630032717/www.centerforsecuritypolicy.org/
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http://www.rand.org/
consulté le 28 octobre 2007
Recherches Lexis Nexis
Toute la presse française, recherche : la guerre des idées /le 29 octobre 2007
Toute la presse internationale- anglais-, recherche : war idea /le 29 octobre 2007