L’étrange manière de traiter l’information sur l’Irak
Ce sont les massacres perpétrés par les extrémistes chiites et sunnites ainsi que par les terroristes d’Al Qaida qui sont à l’origine de l’écrasante majorité des victimes civils en Irak. Or Les médias français ont une étrange manière de traiter ce type d’information sur l’Irak et se limitent à des dépêches lapidaires pour relater les attentats suicides. En revanche, dès que les troupes de la coalition ou des membres d’une société militaire privée tuent ou blessent des civils, les articles et les analyses se multiplient pour dénoncer ces bavures. Il faut aller plus loin que la constatation d’un paradoxe. Les 20 000 Irakiens (hommes, femmes, enfants) tués dans les attentats suicides en 2007 ne sont pas les victimes collatérales des affrontements dans la rue. Elle sont des cibles choisies volontairement et sans lien avec un engagement militaire. L’objectif des auteurs de ces massacres est de créer un climat d’insécurité et d’impacter les médias arabes et occidentaux. D’aucuns les qualifieraient dans d’autres circonstances de crimes contre l’humanité. Or les journalistes français n’utilisent jamais ce qualificatif. La question est pourquoi ? Existe-t-il une exception culturelle pour certains peuples ou certaines zones géographiques qui rend caduc la notion de crimes contre l’humanité ? Le problème est posé. Les journalistes français auront-ils l’honnêteté intellectuelle de répondre à ces questions gênantes ?