Pressions informationnelles contre EADS aux Etats-Unis


Le bureau de Washington de l’agence Reuters a rendu compte le vendredi 19 octobre 2007 de l’action de lobbying menée par des associations hispaniques et des organisations de salariés américains qui ont demandé jeudi dernier au gouvernement américain de choisir Boeing plutôt que Northrop Grumman, associé à EADS pour le renouvellement de la flotte d'avions ravitailleurs de l'US Air Force, un contrat de 40 milliards de dollars.



Le consortium d’EADS avec Northrop est en train d’être déstabilisé par le haut et par le bas : au niveau du Congrès, par des syndicats qui culpabilisent les élus sur le thème de la délocalisation des contrats de défense, ainsi que par une ONG latino-américaine League of United latin American Citizen (http://www.lulac.org). Les donateurs de cette ONG sont intéressants à étudier. Il s’agit de la fondation Ford, de la fondation AT&T, de la JP Morgan Chase Bank, de Chevron, de Chrysler, de General Motors, de Ford Motor, de General Electric, de Lockheed. Seul Lockheed, concurrent de Northrop (partenaire de EADS sur ce projet) est du secteur. Lockheed n’est pas directement en concurrence sur le projet puisque c’est Boeing qui est en compétition. Mais, Boeing et Lockheed sont partenaires sur de très nombreux projets.

La déstabilisation d’EADS dure depuis plusieurs mois. Elle est activée à partir de think tank. Si le tandem franco-américain obtient le contrat, il créerait plus de 1.500 emplois à Mobile tout en confortant 25.000 emplois aux Etats-Unis. Boeing créerait de son côté 44.000 emplois aux Etats-Unis s'il décrochait ce contrat. Si le lobbying de Boeing est puissant et risque de déstabiliser la position concurrentielle du consortium Northrop/EADS, la firme de Seattle a supprimé plus de 80.000 emplois dans l'aéronautique américaine pour délocaliser une partie de sa production en Chine, au Japon et en Russie.