L’Euro fort renvoie la France à ses problèmes structurels historiques

Au détour d’une interview dans le Financial Times (27 septembre 2007), Joaquin Almunia, Commissaire européen en charge des affaires économiques et monétaires lâche un laconique : « One can’t explain France’s trade deficit vis-à-vis Germany in terms of the exchange rate... ».
Loin de faire l’apologie de l’Euro fort, Monsieur Almunia jette plutôt un regard critique sur la santé économique de notre pays, et de nous renvoyer à nos contradictions. A savoir, la recherche dans l’Europe et le Monde les causes de nos problèmes.

Plus spécifiquement, dans l’exemple présent, l’incapacité de la France de se doter d’un tissu économique performant, composé de grands groupes dans des secteurs stratégiques couplés à une base de PME dynamiques et orientées à l’exportation. Ainsi, la fusion GDF-Suez ne saurait être qu’une réaction dans une histoire économique qui nous a montré que la France est incapable de penser et agir sur le long terme.

A l’inverse, l’Allemagne, historiquement, a su créer cet environnement pour devenir, actuellement, le grand gagnant de la mondialisation commerciale (avec la Chine). Par conséquent, les discours opportunistes de la classe politique française sur l’Euro fort, et en premier lieu, de son président, ne sauraient résoudre un problème de fond qui demande une réflexion, déjà entamée dans les instances du pouvoir (SGDN, Ministère de l’Economie, etc.) mais surtout une action de long terme visant à changer les habitudes. Ainsi, les cibles premières de cette réforme de fond seraient les instances patronales et syndicales, groupes sclérosés par leur incapacité à être réaliste vis-à-vis des évolutions économiques actuelles.

A moins d’un sursaut français… Pour reprendre Jean-Paul Betbèze, chef économiste du Crédit agricole, dans une interview au Figaro Magazine le 29 septembre : « Chez nous, il faut grossir le trait, avertir fort pour réformer vite ». On attend…

NG