http://www.animalliberationfront.com/) et a déjà commis des actes équivalents au Canada, avec des résultats néfastes sur les entreprises visées. Ce groupe a atteint son objectif en obligeant la filiale de Novartis en France, la compagnie Cibia Vision, à publier un communiqué appelant ses clients à rapporter les flacons de SOLO-Care Aqua qui ont été achetés entre le 25 et le 30 août dans un magasin des enseignes Krys, Vision Originale, Optical Center ou Atol.
Ce type d’attaque par l’information est difficile à contrer car elle oblige l’entreprise et les pouvoirs publics à appliquer le principe de précaution étant donné les risques encourus par les consommateurs. Il est clair que les groupes extrémistes qui ont recours à ce type de pratique n’hésitent pas à désinformer l’opinion en faisant croire à un sabotage ou surtout à un risque de sabotage.
Ce terrorisme virtuel s’est limité pour l’instant à des actes d’intimidation. Selon l’agence Associated Press, trois activistes britanniques avaient été condamnés en mars dernier à des peines allant de 15 mois à quatre ans de prison pour avoir menacé des employés d'Huntingdon Life Sciences et d'autres compagnies. En 2001, des hommes masqués armés de battes de base-ball avaient attaqué le responsable de la société à son domicile.
Cette forme de déstabilisation n’est pas nouvelle. Elle fait penser aux deux tentatives de chantage du pseudo groupe AZF en France : menaces d’attentat validées par des faux montages d’attenta ou de remise de rançon, recherche de publicité dans les médias. La police n’a toujours pas identifié les auteurs de cette mise en scène.
L’objectif de ces attaques par l’information est de porter atteinte à l’image d’une entreprise ou éventuellement de ridiculiser l’Etat. Ces opérations sont encore peu nombreuses et dispersées dans le temps. Elles révèlent cependant des failles récurrentes qu’il ne faut pas négliger.
Il y a quelques années, plusieurs médecins d’une PME de l’industrie pharmaceutique spécialisée dans les produits liés à la greffe de cornée avaient démissionné à la suite d’un différent avec le PDG sur l’application du principe de précaution. L’affaire n’eut pas de retombées publiques mais on imagine bien la manière dont ces groupes extrémistes auraient pu l’exploiter en faussant les données du débat.