Les limites de l’ouverture de l’Etat à une culture collective de puissance
http://www.chede.minefi.gouv.fr/, cet organisme « s'adresse à des décideurs de tous horizons intéressés par les enjeux et les modalités de l'action publique en matière économique.
C'est un lieu d'échanges ouverts entre partenaires et usagers des administrations économiques et financières d'une part, concepteurs ou gestionnaires des politiques publiques d'autre part. Chaque promotion annuelle réunit une soixantaine d'auditeurs qui occupent des responsabilités politiques, professionnelles ou sociétales de premier plan : élus, dirigeants d'entreprise, partenaires sociaux, journalistes, chercheurs, professions libérales, hauts fonctionnaires... »
A priori, l’idée part d’un bon sentiment. Mais la réalité n’est pas aussi convaincante que la bande annonce. Sur les 60 auditeurs de cette année, 55 viennent de la fonction publique. Il n’y a donc de que 5 auditeurs privés dont 3 avocats. Les chefs d’entreprise et les PME sont quasiment absents alors que notre pays a le plus grand besoin d’une mobilisation des forces économiques en concertation opérationnelle avec les hauts fonctionnaires du principal ministère concerné par cette mission vitale pour la France.
Avec une telle composition, on est loin de la volonté d’échange d’idées affichée sur le site. Précisons que les 55 fonctionnaires sont tous énarques et que 90% des intervenants sont aussi énarques. Le programme est plus que politiquement correct puisque l’initiation au lobbying européen a été faîte par un journaliste. On comprend mieux comment on a appris à perdre la candidature de la ville de Paris aux jeux olympiques de 2012. Le voyage à Bruxelles des 60 auditeurs a été un chef d’œuvre de sensibilisation au fonctionnement des institutions européennes puisque les 60 auditeurs n’ont vu pratiquement que des Français de la représentation française. C’est une bonne image de la volonté d’en savoir plus sur l’efficacité de nos partenaires.
On connaissait déjà les limites idéologiques de la pensée émanant de l’inspection des Finances en matière d’approche de la compétition géoéconomique mondiale. Avec une telle formation, on sait maintenant comment elle verrouille le formatage des esprits et comment elle nous désarme par rapport à l’approche combative des puissances conquérantes.