A l’heure où les élites françaises ont encore du mal à accepter les grilles de lecture intégrant les dynamiques de puissance, les Américains ont trouvé une nouvelle cible afin de renforcer leur hégémonie mondiale. C’est au tour de l’Afrique de subir les assauts de la politique étrangère américaine. En adoptant une démarche altruiste, le gouvernement US pénètre en amont une zone économique jusqu’ici réservée à l’Union Européenne et en particulier à la France. Cette focalisation est la symbiose de plusieurs ambitions : l’acquisition d’une position géostratégique, le contrôle des richesses naturelles, la lutte contre le terrorisme, la monopolisation d’un futur marché potentiel estimé à 600 millions de consommateurs, la déstabilisation des ex-colons en Afrique Subsaharienne.
Dans la continuité de son prédécesseur ayant instauré une zone de libre échange par l’intermédiaire de l’American Growth Opportunity Act, Georges Bush oriente le deuxième opus (signé en 2002) vers 4 axes prioritaires l’eau, le SIDA, la famine et l’éducation. Par ailleurs, cette nouvelle politique est couplée d’un triplement des aides envers le continent.
C’est donc sous couvert d’actions pseudo humanitaires que les américains tentent maintenant de pénétrer le marché africain. A titre d’exemple, dans une approche contraire aux pays européens, les Etats-Unis prônent l’utilisation d’OGM sur le continent afin de lutter contre la famine. Or pour pouvoir qualifier cette action d’offensive, il est nécessaire d’appliquer une grille de lecture mettant en exergue une stratégie d’influence relative à la dépendance économique. Sachant que l’utilisation d’OGM nécessite un réapprovisionnement annuel et que les grandes firmes américaines sont leaders dans ce domaine nous comprenons pourquoi il existe ce regain d’humanisme !
L’information est à l’épicentre de la guerre économique et des conflits d’intérêts de puissance.
Dans ce contexte, les TIC se révèlent être un levier décisif et les Américains l’ont bien compris. C’est en collaborant avec le Massachussets Institute of Technology et les Nations Unies que les instances américaines ont pour ambition de monopoliser le marché des micro-ordinateurs en proposant des modèles high tech pour 100 $. Derrière l’intention de permettre l’accès des nouvelles technologies à tous, nous constatons que ce projet a été en partie financé par de grands groupes tels que AMD, Google et News Corp. Par ce biais nous pouvons aisément décrypter une stratégie de formatage intellectuel.
Dans la même optique, le « Cisco Networking Alliance » qui s’est déjà illustré par la création d’un portail internet qui assure la distribution à près de 2 millions d’africains, s'est associé à 25 Etats en vue de créer des académies de formation en informatique dans 75 établissements disséminés sur tout le continent.
Outre les positions géostratégiques de l’Afrique centrale pour le commerce et d’Afrique du Nord pour la lutte contre le terrorisme, le pétrole et le gaz ; les Etats-Unis font preuve d’un regain d’agressivité en Afrique subsaharienne à l’encontre des intérêts français.
Nous pouvons le constater à Djibouti pour le contrôle du port de Bab el Mandab (lieu par lequel transite le quart de la production mondiale de pétrole).
Par ailleurs, les Etats-Unis continuent leur expansion en tissant un réseau sous les yeux des élites françaises. Par exemple, avec l’installation successive en 2002 du Combined Joint Task Force-Horn of Africa (1) à Djibouti et du bureau d’Inspection Général de l’USAID (2) à Dakar.
Cette constatation montre une nouvelle fois le jeu habile des Américains face aux contradictions de la politique extérieure française menée sur le territoire africain. L’antinomie des approches françaises sur ce continent est caractérisée par un jeu d’oppositions reposant sur deux principales tendances.
D’une part, ceux qui souhaitent étendre l’influence en dehors du milieu traditionnel post colonial vers des pays tels que le Ghana, le Nigeria et l'Afrique du Sud. D’autre part, ceux qui préconisent des rapports privilégiés avec les francophones.
Aujourd’hui, l’Afrique se trouve dans une étape charnière relative aux influences pluriculturelles. En revanche, la majorité des hommes politiques et des élites de notre Nation éprouvent certaines difficultés à mettre en place des stratégies offensives. Dans de telles circonstances, il semblerait judicieux de faire preuve d’un minimum de patriotisme en exploitant au mieux les forces vives de notre pays. C’est à dire défendre le peu de positions géostratégiques dont nous disposons sachant que nous ne sommes pas les seuls. Cette action ne sera possible qu’en mettant un temps soi peu de côté les freins psychologiques engendrés par la colonisation et suivant l’exemple du courageux et judicieux David contre le géant Goliath.
C’est en utilisant les modalités habituelles d’une stratégie multiforme que le rouleau compresseur Américain prend position sur le continent africain : financements et accords bilatéraux, relais et organisations multilatérales, organismes privés et ONG, soutien aux initiatives régionales, travail des Eglises Evangélistes et jeu sur l’axe alliés/adversaires sous couvert d’humanisme.
Cette synergie permet l’imposition de standards, l’obtention de grands contrats, le choix de certains prestataires mais surtout de répandre une stratégie d’influence culturelle globale.
Une fois de plus la France reste dans une position attentiste proche de l’autisme. C’est avec amertume que nous constatons que les hautes strates de notre pays ne semblent pas capables de décrypter des stratégies indirectes peu élaborées, de surcroît historiquement redondantes !
BS
1. Combined Joint Task Force-Horn of Africa : organisme créé afin de lutter contre le terrorisme et d’améliorer la sécurité en Ethiopie, en Erythrée, au Soudan, au Kenya, en Somalie, au Yémen, et en Mer Rouge, dans le Golfe d'Aden et dans l'Océan Indien.
2. USAID : US Agency For International Development. Travail concomitant avec ONG, entreprises, consultants. Objectif : asseoir la présence politique et économique dans les pays en crise ou reconstruction.
Dans la continuité de son prédécesseur ayant instauré une zone de libre échange par l’intermédiaire de l’American Growth Opportunity Act, Georges Bush oriente le deuxième opus (signé en 2002) vers 4 axes prioritaires l’eau, le SIDA, la famine et l’éducation. Par ailleurs, cette nouvelle politique est couplée d’un triplement des aides envers le continent.
C’est donc sous couvert d’actions pseudo humanitaires que les américains tentent maintenant de pénétrer le marché africain. A titre d’exemple, dans une approche contraire aux pays européens, les Etats-Unis prônent l’utilisation d’OGM sur le continent afin de lutter contre la famine. Or pour pouvoir qualifier cette action d’offensive, il est nécessaire d’appliquer une grille de lecture mettant en exergue une stratégie d’influence relative à la dépendance économique. Sachant que l’utilisation d’OGM nécessite un réapprovisionnement annuel et que les grandes firmes américaines sont leaders dans ce domaine nous comprenons pourquoi il existe ce regain d’humanisme !
L’information est à l’épicentre de la guerre économique et des conflits d’intérêts de puissance.
Dans ce contexte, les TIC se révèlent être un levier décisif et les Américains l’ont bien compris. C’est en collaborant avec le Massachussets Institute of Technology et les Nations Unies que les instances américaines ont pour ambition de monopoliser le marché des micro-ordinateurs en proposant des modèles high tech pour 100 $. Derrière l’intention de permettre l’accès des nouvelles technologies à tous, nous constatons que ce projet a été en partie financé par de grands groupes tels que AMD, Google et News Corp. Par ce biais nous pouvons aisément décrypter une stratégie de formatage intellectuel.
Dans la même optique, le « Cisco Networking Alliance » qui s’est déjà illustré par la création d’un portail internet qui assure la distribution à près de 2 millions d’africains, s'est associé à 25 Etats en vue de créer des académies de formation en informatique dans 75 établissements disséminés sur tout le continent.
Outre les positions géostratégiques de l’Afrique centrale pour le commerce et d’Afrique du Nord pour la lutte contre le terrorisme, le pétrole et le gaz ; les Etats-Unis font preuve d’un regain d’agressivité en Afrique subsaharienne à l’encontre des intérêts français.
Nous pouvons le constater à Djibouti pour le contrôle du port de Bab el Mandab (lieu par lequel transite le quart de la production mondiale de pétrole).
Par ailleurs, les Etats-Unis continuent leur expansion en tissant un réseau sous les yeux des élites françaises. Par exemple, avec l’installation successive en 2002 du Combined Joint Task Force-Horn of Africa (1) à Djibouti et du bureau d’Inspection Général de l’USAID (2) à Dakar.
Cette constatation montre une nouvelle fois le jeu habile des Américains face aux contradictions de la politique extérieure française menée sur le territoire africain. L’antinomie des approches françaises sur ce continent est caractérisée par un jeu d’oppositions reposant sur deux principales tendances.
D’une part, ceux qui souhaitent étendre l’influence en dehors du milieu traditionnel post colonial vers des pays tels que le Ghana, le Nigeria et l'Afrique du Sud. D’autre part, ceux qui préconisent des rapports privilégiés avec les francophones.
Aujourd’hui, l’Afrique se trouve dans une étape charnière relative aux influences pluriculturelles. En revanche, la majorité des hommes politiques et des élites de notre Nation éprouvent certaines difficultés à mettre en place des stratégies offensives. Dans de telles circonstances, il semblerait judicieux de faire preuve d’un minimum de patriotisme en exploitant au mieux les forces vives de notre pays. C’est à dire défendre le peu de positions géostratégiques dont nous disposons sachant que nous ne sommes pas les seuls. Cette action ne sera possible qu’en mettant un temps soi peu de côté les freins psychologiques engendrés par la colonisation et suivant l’exemple du courageux et judicieux David contre le géant Goliath.
C’est en utilisant les modalités habituelles d’une stratégie multiforme que le rouleau compresseur Américain prend position sur le continent africain : financements et accords bilatéraux, relais et organisations multilatérales, organismes privés et ONG, soutien aux initiatives régionales, travail des Eglises Evangélistes et jeu sur l’axe alliés/adversaires sous couvert d’humanisme.
Cette synergie permet l’imposition de standards, l’obtention de grands contrats, le choix de certains prestataires mais surtout de répandre une stratégie d’influence culturelle globale.
Une fois de plus la France reste dans une position attentiste proche de l’autisme. C’est avec amertume que nous constatons que les hautes strates de notre pays ne semblent pas capables de décrypter des stratégies indirectes peu élaborées, de surcroît historiquement redondantes !
BS
1. Combined Joint Task Force-Horn of Africa : organisme créé afin de lutter contre le terrorisme et d’améliorer la sécurité en Ethiopie, en Erythrée, au Soudan, au Kenya, en Somalie, au Yémen, et en Mer Rouge, dans le Golfe d'Aden et dans l'Océan Indien.
2. USAID : US Agency For International Development. Travail concomitant avec ONG, entreprises, consultants. Objectif : asseoir la présence politique et économique dans les pays en crise ou reconstruction.