En déclenchant cette réaction dont la journaliste du Monde nous indique les relents d’antisémitisme primaire, l’ONG américaine a fait sortir le Hezbollah de ses gonds et d’une certaine manière l’a piégé. De victime (stature qu’il a gagné au cours de l’été 2006 en affrontant Tsahal), le Hezbollah devient l’accusé parce qu’il a méprisé la vie des Libanais en faisant tirer volontairement des roquettes à partir de lieux occupés par des réfugiés. Ceci dans le but de provoquer des tirs de riposte de l’armée israélienne et d’obtenir par ce fait des victimes au sein de la population civile libanaise que le représentant du Hezbollah s’empressera de montrer ensuite aux représentants de la presse internationale. Ce retournement de situation est intéressant car il montre la fragilité de l’image du Hezbollah sur la scène internationale. Il suffit qu’une ONG dise tout haut ce que pensent tout bas la plupart des observateurs de ce conflit pour l’obliger à se justifier de manière virulente. Human Rigths Watch a trouvé le point faible dans la cuirasse du parti de Dieu pour la simple raison qu’elle est une ONG et qu’elle tire sa légitimité de la société civile. Le Hezbollah aura beau mobiliser ses propres organisations estudiantines, ses associations de la société civile libanaise ainsi que ses familles de martyrs, le coup est parti et ce n’est pas lui qui a tiré le premier.