Les médias japonais soulignent les failles de l’industrie nucléaire au Japon
L’agence de presse japonaise Kyodo News fait état d'une fuite d'eau contenant des matériaux radioactifs à la centrale nucléaire où un incendie s'est déclaré après le séisme de magnitude 6,8 ». Les deux premiers réacteurs ABWR de 1350 MWe construits par General Electric sont entrés en service au Japon fin 1998 sur le site de Kashiwazaki Kariwa. Le réacteur de Kashiwazaki Kariwa était déjà impliqué dans l’affaire TEPCO.
TEPCO (Tokyo Electric Power Co., une des plus importantes entreprises énergétiques au monde), qui a connu un grand retentissement au Japon et est encore très ancrée dans les mémoires. La falsification par TEPCO de rapports de sûreté a plongé l’industrie nucléaire japonaise dans une crise profonde. Les falsifications, révélées par l’Agence de Sûreté Nucléaire et Industrielle (Nuclear and Industrial Safety Agency ou NISA) le 29 août 2002, portaient sur des éléments relatifs à la sûreté dans les rapports d’inspections internes que TEPCO transmettaient aux autorités de sûreté. Les services du ministère avaient commencé à enquêter sur le sujet en juillet 2000, après avoir été alertés par un ingénieur travaillant pour General Electric International Inc. (GEI), filiale de General Electric Co (General Electric) au Japon. C’est GEI qui réalisait les inspections sur les réacteurs exploités par TEPCO.
En juin 1994, TEPCO avait annoncé une fissure de 2,3 m dans l’enveloppe du réacteur n°1 de Fukushima en minimisant le nombre total de fissures. La cuve a ensuite été changée en 1998. Quand des inspecteurs gouvernementaux sont venus inspecter l’ancienne cuve, les fissures non révélées ont été cachées sous des feuilles plastiques. Le rapport fait aussi état de cas particulièrement « malicieux » où des pièces métalliques ou de la peinture ont été utilisées pour dissimuler les parties endommagées ou réparées en secret, notamment sur le circuit de refroidissement primaire. La compagnie a reconnu les dissimulations. Les quatre principaux dirigeants ont donné leur démission et de nombreux cadres ont été rétrogradés. Les enquêtes en cours devront également clarifier les responsabilités dans le cadre des falsifications et de leur dissimulation. Il semble quasiment certain que la falsification des rapports d'inspection par GEI soit l'objet d'une concertation et ait été ordonnée par des dirigeants de TEPCO. Selon certains articles, les investigations du METI permettraient aujourd'hui de dire que plus de 100 employés étaient impliqués dans ces dissimulations. Cette affaire a eu de sérieuses répercussions sur l'industrie nucléaire au Japon, et dans le reste du monde. L'attitude de TEPCO renforce les craintes de recul de la sûreté nucléaire sous la pression de la concurrence économique.