L’Europe retrouvée ?

Le mini-traité européen est présenté par Nicolas Sarkozy comme le retour de la France en Europe, le retour de l’Europe dans le Monde, les Européens rassemblés autour de thèmes fédérateurs, etc.

A regarder de plus près, les Européens ne sont peut être pas si rassemblés que cela et chacun voit l’Europe à sa manière. Fatigué de parler de la France schizophrène sur Infoguerre, regardons plutôt la Grande Bretagne.
L’avènement de Gordon Brown, sans doute le vrai Premier ministre depuis dix ans, au 10 Downing Street, marque l’arrivée d’un homme eurosceptique, privilégiant l’indépendance politique et surtout économique de son pays plutôt que des chimères. L’efficacité et la réalité plutôt que le rêve et l’ignorance.

Dans le Financial Times, il y a quelques jours, le nouveau chancelier de l’Echiquier (Ministre de l’Economie, en quelque sorte), Alistair Darling est venu rappeler ces vérités. Il a rappelé le rôle « absolument prépondérant » de la place financière londonienne sur l’économie britannique et a ciblé particulièrement notre nouveau président.

Alistair Darling a été très clair sur sa détermination à se battre contre la stratégie économique pour l’Europe proposée par Nicolas Sarkozy, qui a récemment questionné l’avantage d’avoir une économie ouverte. Comme le rappelle A. Darling, « je ne crois pas au patriotisme économique. Je pense que c’est un non sens. Le patriotisme économique, c’est du protectionnisme, et il n’y a pas d’autre mot pour cela ».

Deux visions différentes donc. Et celui qui arrivera à promouvoir ses idées ne pourra le faire qu’en montrant les avantages de son système. Et à première vue, le modèle britannique fait des envieux. La bataille risque alors d’être longue à Bruxelles, entre partisans et opposants, entre le noyau (plus si) dur, représenté par la France et l’Allemagne, et les autres, les PECO menés par la Grande Bretagne.

NG