Confirmation de la méfiance allemande à l’égard de certains fonds d’investissement

Le lobbying allemand commence à montrer son efficacité auprès de la Commission européenne qui exprime son inquiétude sur la finalité des manoeuvres des fonds d'investissement d'États étrangers en Europe et plus particulièrement en Allemagne. Selon le Figaro d’aujourd’hui, Charlie McCreevy, le commissaire européen au Marché intérieur a annoncé que Bruxelles devrait examiner de plus près ces fonds étrangers dotés de capitaux publics.


Les autorités françaises sont pour l’instant restées étrangement sur un sujet d’une importance vitale pour l’avenir de l’économie française. De nombreux signaux sont pourtant passés au rouge. Les rachats d’entreprises françaises sont en hausse constante et dans tous les domaines. Si on  prend le cas des cliniques privées, le phénomène a pris de l’ampleur ces dernières années sans qu’on prenne garde bien garde aux conséquences. Les politiques sont encore dans la croyance bien ancrée que la prise de participation du capital étranger dans notre économie est la preuve de notre attractivité. Cette vision ne correspond pas à la vision allemande qui est pourtant aussi libérale que celle du corps de l’inspection des finances ou des polytechniciens, à un détail que l’Allemagne affirme de plus en plus une vision sur le devenir de sa puissance au sein de l’Europe alors que la France en est encore à débattre du service minimum dans les transports en commun. Dans le même temps aux Etats-Unis, le responsable des services de renseignement va contrôler de manière plus systématique les investissements étrangers à la suite de la réforme du Committee on Foreign Investment in the United States (CFIUS) menée par l’administration Bush et approuvée par le Congrès le 13 juillet dernier. Bernard Carayon a précisé à plusieurs reprises dans les rapports qu’il a remis au précédent Premier Ministre le rôle que jouait l’administration américaine dans la préservation des intérêts économiques des Etats-Unis. Voici ce qu’il disait dans une interview accordée le 7 mars 2006 au blog Vtech :
« Les Etats-Unis sont depuis longtemps précurseurs en matière d'intelligence économique et de sécurité économique sur leur territoire. Avec des outils tels qu'In-Q-Tel, l'Advocacy Center, le Committee on Foreign Investment in the United States (CFIUS) mais également un arsenal législatif approprié et performant, l'amendement Exxon-Florio, le Cohen Act, le Small Business Administration, les Etats-Unis ont compris depuis longtemps que leurs entreprises participent à leur politique de puissance sur la scène internationale.  Nous devons nous inspirer de ces exemples et de quelques autres issus d’autres pays pour faire évoluer notre législation et nos pratiques. Ce sera d’ailleurs une part des préconisations du rapport que je remettrai dans un mois au Premier ministre. C'est également dans cet objectif que j'ai déposé à l'Assemblée nationale une proposition de loi, soutenue par 260 députés, relative à la protection des informations économiques. Elle s'inspire directement du Cohen Act en vigueur aux Etats-Unis, et permettra une meilleure protection de l'information pour les entreprises françaises en créant un véritable droit du secret des affaires. »



Sources :
http://www.lefigaro.fr/economie/20070720.FIG000000040_l_europe_se_penche_sur_les_fonds_souverains.html.
Intelligence on line, numéro 551, daté du 20 juillet au 23 août 2007.
http://vtech.canalblog.com/archives/2006/03/07/1480222.html.