En ces temps d’enjeux politiques français et de crise européenne…, les récentes déconvenues de grands industriels français inquiètent (rappelons-nous d’Alstom pour le renouvellement d'une partie des rames du RER francilien face au canadien Bombardier), tout comme l’effondrement récurrent de pans entiers de nos industries. Ces évolutions entraînent des déséquilibres industriels, économiques entre nations, mais aussi sociaux en Europe (pour ne pas évoquer l’état de la Chine). Le prix des produits que les occidentaux importent massivement des nouvelles nations industrielles prennent-ils en compte la réalité des coûts, qu’ils soient environnementaux (pollutions liées au transport, aux procédés industriels et technologies dépassées, dégradation massive des environnements) ou sociaux (disparités sociales effrayantes : éducation, santé, système de protection sociale)? Le principe de préférence communautaire, (thème de débat ces derniers mois, voire même proposé dans certains programmes électoraux) aiderait-il à rétablir plus d'équilibre ?Un diagnostic clair : la religion du laisser-faire et ses grands prêtres Commission Européenne et FMI sont responsables
Nous avons un chômage important en France. A qui la faute, et surtout comment y remédier ? Etudions les principales solutions proposées (et appliquées depuis une trentaine d’années). Baisse des salaires ? Mais jusqu’où ? 150 euros par mois dans le textile ? Mais qu’adviendrait-il de la paix sociale ? C’est pourtant une des plus importantes propositions des grandes institutions libérales (FMI, OMC). Absurde ! Baisse du temps de travail ? Pourtant, des besoins non satisfaits existent partout et cela serait une folie, comme la baisse de l’age à la retraite, avec l’évolution de la pyramide des âges !
La mondialisation des échanges y est-elle pour quelque chose ? La France s’est-elle bien préparée à ce phénomène engagé sous l’influence du capitalisme américain et de ses grandes firmes multinationales aux moyens immenses (filiales et capitaux innombrables, puissants lobbies, et même outils et relais puissants pour la guerre de l’information), à qui bénéficie en 1er lieu cette évolution ?
Il faut déjà savoir de quoi on parle. Il s’agit, plus précisément, de la libéralisation mondiale excessive des échanges. En effet, ces 30 dernières années de libéralisme échevelé ont entraîné le développement d’un capitalisme sauvage et malsain. Le libéralisme à besoin de règles, d’un cadre institutionnel et politique approprié. Il n’a rien à voir avec le laisser-faire actuel, que l’on trouve en Chine par exemple (les législations du travail, de la propriété intellectuelle, de la concurrence restent, malgré un rattrapage conséquent, très en deçà de nos canons), pour le plus grand profit des entreprises occidentales, de la puissance de l’Etat chinois et surtout la plus grande misère des travailleurs locaux ! Le libéralisme, ce n’est pas l’anarchie. Dans ce cadre, les désordres, les instabilités, le chômage, les injustices de toute sorte, visibles et vécues à court et moyen terme, ne font pas penser que la mondialisation soit expressément bénéfique à tous les peuples (si tant est que l’on ne puisse raisonner, concernant le bonheur, que du point de vue économique).
Il faut aussi constater l’absence de réciprocité entre nations. Il n’est que voir la constante préférence américaine ou la préférence chinoise, qu’elle que soit les formes que celles-ci revêtent (pour les Etats-Unis, le Small Business Act, le contrôle des investissements internationaux dans les secteurs dits « stratégiques », etc.). La réciprocité doit être la règle pour tous dans les rapports entre l'Union européenne et les autres régions du monde, sinon nous courons à notre perte en persévérant dans la logique actuelle !
Qui est responsable ? Et bien, nous sommes bien tentés d’accuser Bruxelles et sa politique de libre-échange mondialiste suicidaire (faisant peu de cas de nos légitimes intérêts et pas seulement dans le domaine économique), qui ne signifie rien d’autre qu’une Europe offerte aux 4 vents, en attendant ceux qui la prendront, du moins ce qu’il en restera…
Une solution simple: la préférence communautaire
Que faire alors ? Ce qui fonctionne si bien ailleurs : la préférence communautaire et le rétablissement du contrôle des mouvements des capitaux.
L’Economiste Maurice Allais propose que pour chaque produit ou groupe de produits un pourcentage minimal de la consommation communautaire soit assuré par la production communautaire. Celui-ci pourrait être compris entre 80 ou 90 %, ce qui est très libéral, même au regard de la situation actuelle. Cela assurerait un fonctionnement efficace de l’économie communautaire, à l’abri des désordres extérieurs, tout en assurant un développement réel des pays tiers.
Pour le détail, on peut imaginer plusieurs variantes, comme la réservation d’une partie des achats publics européens en priorité aux producteurs européens, ou sur certaines cibles (PME-PMI, etc.). On peut penser à des mesures permettant à l'Union de ne pas taxer de la même façon les produits qu'elle fabrique et ceux qu'elle importe.
Il faut voir que la libéralisation totale des échanges n’est possible sans trop d’accrocs qu’entre ensembles régionaux, groupant des pays économiquement et politiquement associés de développement économique et social comparables, tout en assurant un marché assez large pour que la concurrence puisse jouer un rôle bénéfique et être efficace. Cette surface donnerait par ailleurs la capacité de construire et maintenir des grands champions (nous concernant, européens ou nationaux), capables de soutenir nos intérêts au-delà des frontières, face aux géants américains et bientôt indiens et chinois.
Ces mesures représenteraient une protection raisonnable vis-à-vis de l’extérieur nous permettant de faire face à la concurrence déloyale et de nous opposer aux dumpings, d’éviter les effets pervers des perturbations extérieures et de rendre impossible des spécialisations indésirables, souvent génératrices de déséquilibres et de chômage, ce qui est par ailleurs contraire à la réalisation d’une situation d’efficacité maximale à l’échelle mondiale associée à une répartition internationale des revenus plus acceptable, aujourd’hui et à l’avenir.
Un rapport de force inévitable, pour aboutir à un monde plus juste et plus respectueux des intérêts chaque pays
Il est nécessaire de voir émerger une forte volonté politique, car en situation actuelle, pour faire passer ce type de mesures, nous avons besoin de l’accord unanime des 25 et de changer les objectifs fondamentaux de l’OMC (règles de la concurrence).
Cela parait à première vue impossible, sur un plan juridique et institutionnel, à moins d’envisager une sécession d’un groupe de pays membres de l’UE. La préférence communautaire n'est inscrite dans aucun traité…
Nous devons pourtant faire passer cette mesure salutaire
Parce qu’il en va de la capacité à maintenir emplois, innovations, industries en Europe et que nous devons éviter une dépendance excessive aux intérêts, hommes, capitaux, industries extérieures ;
Parce que nous voulons lutter contre la scandaleuse domination américaine sur l’Europe : militaire, financière, culturelle et politique (avez-vous oublié le stage à la CIA du président de la Commission Barroso ?) ;
Parce qu’il en va de la puissance de l’Europe et même de la capacité à exister, à terme, de notre civilisation en ces temps de mondialisation excessive ;
Parce que, même si les forces poussant à l’unification du monde sont immensément puissantes, leurs conséquences sont si complexes qu’elles sont imprévisibles. Et que par conséquent, les peuples et nations pourraient avoir encore un beau rôle à jouer à l’avenir ;
Parce que, vu les classes politiques actuelles, il n’y a guère que les peuples qui puissent faire pression sur le cours de l’Histoire (le référendum du 29 mai 2005 est il un prélude ?) ;
Parce que l’économie doit être au service de l’homme et non le contraire ;
Lançons cet appel, pour la justice et la prospérité : face aux dégâts de la mondialisation, « Européens, unissez-vous ! »
Sources
-« La notion de préférence communautaire », http://www.senat.fr/rap/r05-112/r05-112.html
-« L’Europe en crise. Que Faire ? » Sous-titré : « Réponses à quelques questions. Pour une autre Europe », de Maurice Allais, 2005
-« l’Illusion Economique » d’Emmanuel Todd, Gallimard, 1998
PB
Nous avons un chômage important en France. A qui la faute, et surtout comment y remédier ? Etudions les principales solutions proposées (et appliquées depuis une trentaine d’années). Baisse des salaires ? Mais jusqu’où ? 150 euros par mois dans le textile ? Mais qu’adviendrait-il de la paix sociale ? C’est pourtant une des plus importantes propositions des grandes institutions libérales (FMI, OMC). Absurde ! Baisse du temps de travail ? Pourtant, des besoins non satisfaits existent partout et cela serait une folie, comme la baisse de l’age à la retraite, avec l’évolution de la pyramide des âges !
La mondialisation des échanges y est-elle pour quelque chose ? La France s’est-elle bien préparée à ce phénomène engagé sous l’influence du capitalisme américain et de ses grandes firmes multinationales aux moyens immenses (filiales et capitaux innombrables, puissants lobbies, et même outils et relais puissants pour la guerre de l’information), à qui bénéficie en 1er lieu cette évolution ?
Il faut déjà savoir de quoi on parle. Il s’agit, plus précisément, de la libéralisation mondiale excessive des échanges. En effet, ces 30 dernières années de libéralisme échevelé ont entraîné le développement d’un capitalisme sauvage et malsain. Le libéralisme à besoin de règles, d’un cadre institutionnel et politique approprié. Il n’a rien à voir avec le laisser-faire actuel, que l’on trouve en Chine par exemple (les législations du travail, de la propriété intellectuelle, de la concurrence restent, malgré un rattrapage conséquent, très en deçà de nos canons), pour le plus grand profit des entreprises occidentales, de la puissance de l’Etat chinois et surtout la plus grande misère des travailleurs locaux ! Le libéralisme, ce n’est pas l’anarchie. Dans ce cadre, les désordres, les instabilités, le chômage, les injustices de toute sorte, visibles et vécues à court et moyen terme, ne font pas penser que la mondialisation soit expressément bénéfique à tous les peuples (si tant est que l’on ne puisse raisonner, concernant le bonheur, que du point de vue économique).
Il faut aussi constater l’absence de réciprocité entre nations. Il n’est que voir la constante préférence américaine ou la préférence chinoise, qu’elle que soit les formes que celles-ci revêtent (pour les Etats-Unis, le Small Business Act, le contrôle des investissements internationaux dans les secteurs dits « stratégiques », etc.). La réciprocité doit être la règle pour tous dans les rapports entre l'Union européenne et les autres régions du monde, sinon nous courons à notre perte en persévérant dans la logique actuelle !
Qui est responsable ? Et bien, nous sommes bien tentés d’accuser Bruxelles et sa politique de libre-échange mondialiste suicidaire (faisant peu de cas de nos légitimes intérêts et pas seulement dans le domaine économique), qui ne signifie rien d’autre qu’une Europe offerte aux 4 vents, en attendant ceux qui la prendront, du moins ce qu’il en restera…
Une solution simple: la préférence communautaire
Que faire alors ? Ce qui fonctionne si bien ailleurs : la préférence communautaire et le rétablissement du contrôle des mouvements des capitaux.
L’Economiste Maurice Allais propose que pour chaque produit ou groupe de produits un pourcentage minimal de la consommation communautaire soit assuré par la production communautaire. Celui-ci pourrait être compris entre 80 ou 90 %, ce qui est très libéral, même au regard de la situation actuelle. Cela assurerait un fonctionnement efficace de l’économie communautaire, à l’abri des désordres extérieurs, tout en assurant un développement réel des pays tiers.
Pour le détail, on peut imaginer plusieurs variantes, comme la réservation d’une partie des achats publics européens en priorité aux producteurs européens, ou sur certaines cibles (PME-PMI, etc.). On peut penser à des mesures permettant à l'Union de ne pas taxer de la même façon les produits qu'elle fabrique et ceux qu'elle importe.
Il faut voir que la libéralisation totale des échanges n’est possible sans trop d’accrocs qu’entre ensembles régionaux, groupant des pays économiquement et politiquement associés de développement économique et social comparables, tout en assurant un marché assez large pour que la concurrence puisse jouer un rôle bénéfique et être efficace. Cette surface donnerait par ailleurs la capacité de construire et maintenir des grands champions (nous concernant, européens ou nationaux), capables de soutenir nos intérêts au-delà des frontières, face aux géants américains et bientôt indiens et chinois.
Ces mesures représenteraient une protection raisonnable vis-à-vis de l’extérieur nous permettant de faire face à la concurrence déloyale et de nous opposer aux dumpings, d’éviter les effets pervers des perturbations extérieures et de rendre impossible des spécialisations indésirables, souvent génératrices de déséquilibres et de chômage, ce qui est par ailleurs contraire à la réalisation d’une situation d’efficacité maximale à l’échelle mondiale associée à une répartition internationale des revenus plus acceptable, aujourd’hui et à l’avenir.
Un rapport de force inévitable, pour aboutir à un monde plus juste et plus respectueux des intérêts chaque pays
Il est nécessaire de voir émerger une forte volonté politique, car en situation actuelle, pour faire passer ce type de mesures, nous avons besoin de l’accord unanime des 25 et de changer les objectifs fondamentaux de l’OMC (règles de la concurrence).
Cela parait à première vue impossible, sur un plan juridique et institutionnel, à moins d’envisager une sécession d’un groupe de pays membres de l’UE. La préférence communautaire n'est inscrite dans aucun traité…
Nous devons pourtant faire passer cette mesure salutaire
Parce qu’il en va de la capacité à maintenir emplois, innovations, industries en Europe et que nous devons éviter une dépendance excessive aux intérêts, hommes, capitaux, industries extérieures ;
Parce que nous voulons lutter contre la scandaleuse domination américaine sur l’Europe : militaire, financière, culturelle et politique (avez-vous oublié le stage à la CIA du président de la Commission Barroso ?) ;
Parce qu’il en va de la puissance de l’Europe et même de la capacité à exister, à terme, de notre civilisation en ces temps de mondialisation excessive ;
Parce que, même si les forces poussant à l’unification du monde sont immensément puissantes, leurs conséquences sont si complexes qu’elles sont imprévisibles. Et que par conséquent, les peuples et nations pourraient avoir encore un beau rôle à jouer à l’avenir ;
Parce que, vu les classes politiques actuelles, il n’y a guère que les peuples qui puissent faire pression sur le cours de l’Histoire (le référendum du 29 mai 2005 est il un prélude ?) ;
Parce que l’économie doit être au service de l’homme et non le contraire ;
Lançons cet appel, pour la justice et la prospérité : face aux dégâts de la mondialisation, « Européens, unissez-vous ! »
Sources
-« La notion de préférence communautaire », http://www.senat.fr/rap/r05-112/r05-112.html
-« L’Europe en crise. Que Faire ? » Sous-titré : « Réponses à quelques questions. Pour une autre Europe », de Maurice Allais, 2005
-« l’Illusion Economique » d’Emmanuel Todd, Gallimard, 1998
PB