Pendant presque un siècle le pétrole a été la source d’énergie primaire dominante. Le pétrole était bon marché et disponible, il est facile à transporter, simple à utiliser et possède une densité énergétique inégalée. Toutes ces qualités en ont fait la source d’énergie du XXemesiècle et le cœur de l’économe du carbone. Trouver une alternative efficace sera difficile.
L’économie de l’hydrogène serait une alternative à l’économie du carbone, elle reçoit d’importants soutiens, notamment de la part de gouvernements. Mais ne perdons pas de vue que l’hydrogène n’est pas une source d’énergie primaire car il n’est pas disponible sous forme de dihydrogène, mais simplement un vecteur énergétique.
L’équation énergie hydrogène : égal zéro émission et énergie propre, n’est valable que localement. L’hydrogène produit à partir d’autres énergies primaires, à des coûts plus ou moins intéressants. Les émissions sont déplacées du lieu d’utilisation vers le lieu de production. Plus intéressant lorsque l’on compare les différentes méthodes de production industrielles du dihydrogène, dans une perspective économique. Les méthodes sont de deux types celles qui utilisent de l’électricité pour décomposer l’eau, l’électrolyse, et les méthodes utilisant le reformage de carbone les plus souvent du gaz naturel ou du charbon, le vaporeformage. Actuellement 95 % de l’hydrogène produit dans le monde l’est par reformage, tout simplement parce que cette technique est de quatre à vingt fois moins chère que les méthodes électrolytiques. Si cette tendance se confirme, cette « nouvelle économie » de l’hydrogène se révélera n’être qu’une sous-division de l’économie du carbone qu’elle devait remplacer.
La plupart des grands programmes d’investissement sont orientés vers le reformage, les plus emblématiques le International Partnership for the Hydrogen Economy (IPHE), lancé fin 2003 par l’administration Bush ou encore le Futuregen par le department of energy (DOE) de cette même administration. Ils sont représentatifs de cette tendance à se concentrer sur l’absence de rejets en fin de cycle et à détourner l’attention sur la production massive de dioxyde de carbone en début de cycle. Certains spécialistes ont inventé le terme « black hydrogen » pour décrire cette filière. Elle bénéficie des mêmes relais d’influence et de financement que « clean coal » : l’industrie du charbon, le DOE , et les industriels impliqués dans la construction des unités de reformage. La nouvelle équation devient « black hydrogen » = « clean coal » = maximum d’émission cachée.
Remplacer le pétrole et les autres énergies fossiles sera une tache difficile, peut même le challenge de ce début de XXIeme siècle, et l’on est en droit d’attendre mieux de la part des industriels qu’un relooking d’une énergie du XIX eme siècle.
Stéphane Ledoux
L’économie de l’hydrogène serait une alternative à l’économie du carbone, elle reçoit d’importants soutiens, notamment de la part de gouvernements. Mais ne perdons pas de vue que l’hydrogène n’est pas une source d’énergie primaire car il n’est pas disponible sous forme de dihydrogène, mais simplement un vecteur énergétique.
L’équation énergie hydrogène : égal zéro émission et énergie propre, n’est valable que localement. L’hydrogène produit à partir d’autres énergies primaires, à des coûts plus ou moins intéressants. Les émissions sont déplacées du lieu d’utilisation vers le lieu de production. Plus intéressant lorsque l’on compare les différentes méthodes de production industrielles du dihydrogène, dans une perspective économique. Les méthodes sont de deux types celles qui utilisent de l’électricité pour décomposer l’eau, l’électrolyse, et les méthodes utilisant le reformage de carbone les plus souvent du gaz naturel ou du charbon, le vaporeformage. Actuellement 95 % de l’hydrogène produit dans le monde l’est par reformage, tout simplement parce que cette technique est de quatre à vingt fois moins chère que les méthodes électrolytiques. Si cette tendance se confirme, cette « nouvelle économie » de l’hydrogène se révélera n’être qu’une sous-division de l’économie du carbone qu’elle devait remplacer.
La plupart des grands programmes d’investissement sont orientés vers le reformage, les plus emblématiques le International Partnership for the Hydrogen Economy (IPHE), lancé fin 2003 par l’administration Bush ou encore le Futuregen par le department of energy (DOE) de cette même administration. Ils sont représentatifs de cette tendance à se concentrer sur l’absence de rejets en fin de cycle et à détourner l’attention sur la production massive de dioxyde de carbone en début de cycle. Certains spécialistes ont inventé le terme « black hydrogen » pour décrire cette filière. Elle bénéficie des mêmes relais d’influence et de financement que « clean coal » : l’industrie du charbon, le DOE , et les industriels impliqués dans la construction des unités de reformage. La nouvelle équation devient « black hydrogen » = « clean coal » = maximum d’émission cachée.
Remplacer le pétrole et les autres énergies fossiles sera une tache difficile, peut même le challenge de ce début de XXIeme siècle, et l’on est en droit d’attendre mieux de la part des industriels qu’un relooking d’une énergie du XIX eme siècle.
Stéphane Ledoux