Les journalistes de France Inter ont-ils perdu la tête ? La radio de service public a pris depuis quelques semaines une orientation politique clairement affirmée contre les candidats de droite. La cible première semble être Nicolas Sarkozy. En témoigne la manière particulièrement scandaleuse dont Serge Martin, le présentateur du journal de 8 heures a rendu compte le jeudi 1er mars de la prise de position de Nicolas Sarkozy en matière de politique étrangère.
Alors que les journalistes de cette chaîne de radio font mine de s’étonner que les candidats à l’élection présidentielle ne parlent quasiment pas dans leurs meetings de la politique étrangère de la France, le jour où un candidat présente les grandes lignes de son action dans ce domaine, le journaliste de France Inter Serge Martin a commis cet exploit en résumant les propositions à cette phrase « Nicolas Sarkozy a proposé des changements tout en s’inscrivant dans la continuité de Jacques Chirac ». Quels changements ? Quelle continuité ? Pas un mot de plus. Ce type de traitement de l’information est particulièrement grave. En revanche, le dossier sur l’appartement de Sarkozy a été relaté avec beaucoup plus de détails. La veille, le candidat dissident de l’UMP, Nicolas Dupont-Aignan n’avait guère été mieux traité par l’animateur de la tranche du 7/9, Nicolas Demorand sur la question de la puissance de la France et des réponses à apporter à cette problématique.
L’auditeur de France Inter est-il limité à un exposé choisi des faits divers tandis que le lecteur du journal le Parisien (quotidien des faits divers) a quand même accès le même jour à un minimum d’informations écrites pour découvrir que Nicolas Sarkozy a rectifié sa ligne de conduite vis-à-vis des Etats-Unis en critiquant leur intervention en Irak et annonce une réduction de la présence militaire française en Afrique si il est élu. Ces deux informations ne sont pas anodines et auraient mérité un commentaire sur le pourquoi du changement de position de Nicolas Sarkozy sur la question depuis son voyage aux Etats-Unis et sur la manière dont il entend préserver les intérêts français en Afrique de l’Ouest, notamment par rapport au forcing chinois dans la zone et à la pression américaine qui s’est accentuée depuis plusieurs années.
Question : le CSA écoute-t-il France Inter ?