Après l’Algérie, la Russie renforce ses liens avec l’Afrique du Sud et la Lybie

En tournée africaine, Mikhail Fradkov, le Premier ministre russe, a assuré qu’il désirait développer les relations de son pays avec l’Afrique du Sud lors d’une rencontre avec le monde du « business » sud-africain.Pas de surprise. Gazprom et Rosneft pourraient y réaliser des investissements pour explorer et exploiter les sous-sols. Dans le secteur du diamant, le groupe russe Alrosa souhaiterait des accords avec De Beers pour partir à la conquête de nouveaux marchés. Dans un autre domaine, l’agence spatiale russe (Roscosmos) viserait des coopérations avec le pays (des négociations sont menées pour que les Russes puissent utiliser certaines infrastructures militaires sud africaines). L’ouverture d’une liaison aérienne directe entre la Russie et l’Afrique du Sud est aussi à l’étude pour favoriser le développement des affaires entre les deux pays. Plus au Nord mais toujours dans le monde des affaires africain, en Lybie, un panel de sociétés (Lukoil, Transmashholding, Uralvagonzavod, ChTZ-Uraltruck, Tekhnecon, TREM Engineering, Chetra, Real, Monolitspecstroi, TD Uraltrubostal, …) viendra faire une démonstration des qualités du savoir-faire russe lors du « Russian-Libyan Forum – 2007 » d’avril prochain.

Mais déjà, à la fin mars, Gazprom est parvenu à signer un accord avec la compagnie nationale pétrolière (NOC) pour explorer et extraire des hydrocarbures dans la zone N19. Tout comme en Algérie, on peut s’attendre à ce que Moscou et Tripoli en viennent à mettre sur la table le sujet de la dette libyenne. Et tout comme en Algérie, on peut aisément imaginer que les Russes passeront l’éponge en échange de contrats dans le domaine de l’énergie, du transport, des armements, etc. Pour la Russie, la mise en place rapide d’une stratégie africaine est impérative pour demeurer sur le contient africain malgré les ambitions des rouleaux compresseurs chinois et américains dans la région. Pour l’Europe, la montée de l’intensité des bagarres qui se déroulent à ses marches Sud n’annonce rien de bon pour ses intérêts. Il va falloir s’organiser sous peine de perdre définitivement l’influence que les pays européens peuvent avoir sur le continent africain. On attend donc que l’Union Européenne présente une stratégie européenne cohérente pour l’Afrique. A moins qu’une fois encore, l’U.E ne laisse aux Etats-Unis le soin d’occuper une place pour laquelle elle n’a plus la force de se battre…

CT