Les rumeurs sur les attaques contre les serveurs DNS

C'est celui, bien entendu, dirigé contre la Chine, dont le gouvernement est désormais accusé par des rumeurs d'origine anglo-saxonnes d'avoir orchestré l'attaque du début du mois de février contre les serveurs DNS racines. Cette doctrine ayant l'avantage de placer les Etats-Unis en position de victime innocente, agressée sans raison jusque dans ses réseaux informatiques.



Il est d'ailleurs symptomatique que tous les articles qui dénoncent la Chine finissent inlassablement par la même figure de style : malgré l'absence totale de preuve, avouée sans honte par les officiels américains, "il n'y a pas de fumée sans feu".
Sur la nature de l'attaque de février elle-même, on pourrait souligner que la Chine -- qui compte 137 millions d'internautes -- aurait au moins autant à perdre que les Américains dans l'effondrement d'Internet qui aurait pu résulter, si l'attaque avait été couronnée de succès. C'est l'éternelle image de la Chine rurale et exotique qui tenterait, avec ses cohortes de hackers, de faire régresser l'économie mondiale au niveau du Moyen-Âge. On oublie également que les premières conclusions de l'enquête technique ont montré que 60% des machines à l'origine de l'attaque étaient localisées en Corée du Sud -- ce qui ne prouve rien, ni dans un sens ni dans un autre : mais du point de vue du militaire américain moyen, qui a reçu de très sommaires cours de géographie avant d'intégrer l'armée, la Corée du Sud, c'est l'Asie, et l'Asie, c'est la Chine. Ce raisonnement imparable aurait pu s'imposer, n'était-ce un ultime rebondissement : l'enquête a aussi révélé que les machines coréennes qui ont perpétré l'attaque étaient contrôlées par un serveur allemand, localisé à Coburg.
Espérons pour que les Américains n'en déduisent pas l'implication "évidente" du gouvernement allemand.



Pierre Caron



Sources :
http://www.computerworld.com.au/index.php/id;1857853637;fp;16;fpid;1
http://times.hankooki.com/lpage/tech/200702/kt2007021916025512350.htm