A eux seuls, la Chine et le Brésil seraient ainsi responsables de la conception de près 45% des virus et chevaux de troie ayant été observés en 2006. Ces malware diffèrent toutefois dans leurs objectifs : si les brésiliens ciblent le vol d'informations bancaires afin de dérober des fonds sur les comptes de leurs victimes, en revanche les chevaux de Troie chinois ciblent plutôt les plateformes de jeu en ligne. D'ailleurs, victime de son rapide développement économique, la Chine serait également le pays au monde le plus infecté par des chevaux de Troie, et le plus grand diffuseur de courriels de phishing, détrônant pour la première fois les Etats-Unis.
Les chinois étaient notamment parmi les premiers à exploiter à grande échelle les failles de Microsoft Office à l'aide de chevaux de troie. Selon les estimations les plus réalistes, près de 10% des quelques 650 millions d'ordinateurs sur la planète seraient aujourd'hui infectés par un cheval de troie sous le contrôle d'un pirate ; Vint Cerf, père spirituel d'Internet, que l'on ne savait pas si sensible aux thèses catastrophistes, avance même le chiffre de 25%. Dans tous les cas, il s'agit d'un grave constat d'échec pour l'industrie de la sécurité au sens large, qui se retrouve aujourd'hui face à un problème planétaire, susceptible de remettre en cause la pérennité même d'Internet et de son modèle économique