L’intégration des pays émergents dans l’économie mondiale a profondément modifié la division des tâches au niveau international. La répartition des activités entre les différentes zones géographiques s’en est trouvée bouleversée et le processus de restructuration de l’économie mondiale accéléré. Leur adhésion à l’OMC, en échange de l’ouverture de leur marché, a mis à mal l’industrie des pays riches, déjà en recul depuis plusieurs décennies. A l’inverse, en conséquence de la forte de demande des économies émergeantes pour alimenter la croissance, les pays spécialisés dans les produits de base et les pays exportateurs de matières premières ont vu leurs revenus augmenter de façon considérable et leur situation s’améliorer.Face à cette situation, Etats-Unis et pays membres de l’UE peinent à trouver des moyens de lutte communs. Pire, la recherche effrénée de relais de croissance exacerbe leurs rivalités, face à des pays émergents dont les stratégies visent à servir leurs intérêts de puissance en exploitant les failles du système. Au-delà du protectionnisme économique appliqué par toutes les puissances sous des formes diverses, la contrefaçon, le piratage et le non-respect des règles internationales de propriété intellectuelle, ainsi que le nivellement par le bas que laisse craindre la mise en concurrence des modèles sociaux, font partie des problèmes que les pays émergents posent aux puissances du nord. Définir une meilleure articulation entre exigences sociales et économiques est donc devenu un défi à relever pour la communauté internationale.
Pour y parvenir, beaucoup s'interrogent sur la pertinence des institutions de régulation de l’économie mondiale, enlisées dans la bataille opposant anciennes et nouvelles puissances. Si de multiples facteurs expliquent les échecs répétés du dispositif actuel, dont les conditions de création ont dès l'origine faussé le fonctionnement, est-il envisageable de réformer le système international actuel, verrouillé par les Etats-Unis, ainsi que ses institutions ?
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