Alors que la France se décide lentement à accepter la fusion entre Gaz de France et Suez, les hostilités entre grands groupes sont définitivement lancées afin de s’assurer une suprématie en Europe. Et malheur aux petits…
Mercredi, Scottish Power a annoncé avoir été de nouveau approché par un acquéreur potentiel, sans dévoiler l'identité du candidat. Déjà, il y a un an, E.ON avait tenté de faire main basse sur le groupe britannique, présent aussi aux Etats-Unis et au Canada, pour 13 milliards d’euro. Même si Scottish Power a toujours déclaré vouloir rester indépendant, stratégie probablement hasardeuse actuellement, des rumeurs indiquent un intérêt de l'allemand RWE, du suédois Vattenfall voire du français EDF. Une autre possibilité serait une fusion avec un autre groupe britannique, Scottish and Southern.
Outre les acquéreurs industriels, les fonds de pension sont aussi une possibilité. Déjà, concernant le dossier Suez-Gaz de France, certaines informations avançaient la présence de fonds et de banques auprès de Enel visant à attaquer Suez puis le vendre par compartiments industriels. Ainsi, la banque suisse UBS pense que Scottish Power a été approché par des fonds d'investissement, rappelant que Viridian, groupe d'énergie nord-irlandais, a été racheté en octobre par la banque d'investissement Arcapita, basée à Bahreïn, pour 1,62 milliards de livres.
Outre le « dossier britannique », le cas espagnol est lui aussi symptomatique. Depuis quelques jours, le gouvernement Zapatero ne s’oppose plus au rachat d’Endesa par E.ON, évalué à 37,1 milliards d'euros. Malgré le retrait des conditions strictes imposées auparavant par l'autorité nationale de régulation, l’Allemand doit faire face dorénavant aux ambitions du groupe espagnol de construction Acciona qui détient 10 % du capital d'Endesa et dispose d'options pour monter à 20 %, avec un objectif affiché de 25 %. A croire que la bataille sur le terrain économique via les prises de participation entre entreprises nationales est plus efficace que les actions et déclarations politiques… Le tout est de savoir si le gouvernement espagnol et le management d’Acciona ont des intérêts communs dans la défense du fleuron électrique national ? Ce qui ne semble pas le cas de la caisse d'épargne Caja Madrid qui, selon El Pais, souhaite vendre les 10 % (ou au moins 6 %) qu’elle détient dans Endesa à E.ON et non à Acciona.
Pour finir, le « champs de bataille allemand » n’est pas délaissé. Ainsi, Gazprom, toujours opposé à l’idée d’ouvrir à la concurrence son marché domestique, avec la bienveillance du Kremlin, cherche à s’octroyer 20 % dans une filiale régionale de RWE, RWE Westfalen-Weser-Ems AG. Néanmoins, Alexander Medvedev, patron de Gazexport, la filiale de Gazprom en charge des exportations, a démenti ces rumeurs.
Pis, le journal Handelsblatt s’est fait l’écho d’une prise de participation à hauteur de 5 % du capital de RWE par des investisseurs non identifiés semblant agir pour Gazprom, qui s’est empressé de réfuter, tout comme RWE. Or, la même stratégie a été analysée concernant l’entrée russe au capital de EADS. Ainsi, Gazprom recherche actuellement a atteindre directement le consommateur final européen, source de revenus importants, rente qui est aujourd’hui « confisqué » par les compagnies nationales comme E.ON, RWE mais aussi ENI, ENEL, Gaz de France, etc.
Affaires à suivre…
AR
Mercredi, Scottish Power a annoncé avoir été de nouveau approché par un acquéreur potentiel, sans dévoiler l'identité du candidat. Déjà, il y a un an, E.ON avait tenté de faire main basse sur le groupe britannique, présent aussi aux Etats-Unis et au Canada, pour 13 milliards d’euro. Même si Scottish Power a toujours déclaré vouloir rester indépendant, stratégie probablement hasardeuse actuellement, des rumeurs indiquent un intérêt de l'allemand RWE, du suédois Vattenfall voire du français EDF. Une autre possibilité serait une fusion avec un autre groupe britannique, Scottish and Southern.
Outre les acquéreurs industriels, les fonds de pension sont aussi une possibilité. Déjà, concernant le dossier Suez-Gaz de France, certaines informations avançaient la présence de fonds et de banques auprès de Enel visant à attaquer Suez puis le vendre par compartiments industriels. Ainsi, la banque suisse UBS pense que Scottish Power a été approché par des fonds d'investissement, rappelant que Viridian, groupe d'énergie nord-irlandais, a été racheté en octobre par la banque d'investissement Arcapita, basée à Bahreïn, pour 1,62 milliards de livres.
Outre le « dossier britannique », le cas espagnol est lui aussi symptomatique. Depuis quelques jours, le gouvernement Zapatero ne s’oppose plus au rachat d’Endesa par E.ON, évalué à 37,1 milliards d'euros. Malgré le retrait des conditions strictes imposées auparavant par l'autorité nationale de régulation, l’Allemand doit faire face dorénavant aux ambitions du groupe espagnol de construction Acciona qui détient 10 % du capital d'Endesa et dispose d'options pour monter à 20 %, avec un objectif affiché de 25 %. A croire que la bataille sur le terrain économique via les prises de participation entre entreprises nationales est plus efficace que les actions et déclarations politiques… Le tout est de savoir si le gouvernement espagnol et le management d’Acciona ont des intérêts communs dans la défense du fleuron électrique national ? Ce qui ne semble pas le cas de la caisse d'épargne Caja Madrid qui, selon El Pais, souhaite vendre les 10 % (ou au moins 6 %) qu’elle détient dans Endesa à E.ON et non à Acciona.
Pour finir, le « champs de bataille allemand » n’est pas délaissé. Ainsi, Gazprom, toujours opposé à l’idée d’ouvrir à la concurrence son marché domestique, avec la bienveillance du Kremlin, cherche à s’octroyer 20 % dans une filiale régionale de RWE, RWE Westfalen-Weser-Ems AG. Néanmoins, Alexander Medvedev, patron de Gazexport, la filiale de Gazprom en charge des exportations, a démenti ces rumeurs.
Pis, le journal Handelsblatt s’est fait l’écho d’une prise de participation à hauteur de 5 % du capital de RWE par des investisseurs non identifiés semblant agir pour Gazprom, qui s’est empressé de réfuter, tout comme RWE. Or, la même stratégie a été analysée concernant l’entrée russe au capital de EADS. Ainsi, Gazprom recherche actuellement a atteindre directement le consommateur final européen, source de revenus importants, rente qui est aujourd’hui « confisqué » par les compagnies nationales comme E.ON, RWE mais aussi ENI, ENEL, Gaz de France, etc.
Affaires à suivre…
AR