L’enjeu français d’une carte vitale européenne

 En effet, la carte vitale dispose d'une puce contrairement à la carte vitale européenne. Cette puce peut stocker des informations à commencer par les droits de l'assuré et à terme son dossier médical directement consultable via un ordinateur en cas de besoin et ceci dans un souci de praticité lors des consultations chez le médecin ou si l'assuré doit être emmené aux urgences pour préserver le suivi de ses antécédents médicaux et le choix des traitements. Ce dispositif qui devait être mis en place en 2007 à d'ores et déjà pris du retard. Pour atteindre un tel objectif pratique, les informations contenues dans la puce de la carte vitale devront être lisibles par tous les centres hospitaliers européens et de facto disponibles en plusieurs langues (les noms des médicaments pouvant différer d'un pays à l'autre ou ne pas exister dans certains pays de l'Union Européenne car non autorisés pour des raisons sanitaires ou l'existence d'un puissant lobbying pharmaceutique national) et sécurisées par cryptage.
Les enjeux sont à la fois linguistiques (quelle langue utiliser ?) et informatiques (quel système adopter ?). Sans oublier les réponses à fournir à ces différentes questions : Quel organisme ad-hoc, existant ou crée spécifiquement, serait chargé de cette gestion ? Sous quelles modalités ? Comment et par qui serait il constitué? Quels seraient ces pouvoirs officiels et réels ? Quel pays serait capable de fournir cette logistique informatique mais aussi de la sécuriser, de l'entretenir, de la faire évoluer? Quelle politique vis à vis des données confidentielles serait adoptée?
La France possède ces savoir faire et dispose de son expérience grâce au système crée pour l'utilisation de la carte vitale. Qu’attend-elle pour sensibiliser les autres pays partenaires de l’Union européenne à cette démarche innovante ? Il s’agit là d’un vecteur de rayonnement européen pour la France tant en matière de politique socialement responsable tant qu'en matière technologique. Pour cela, des actions de lobbyings sont à prendre en compte et la sécurisation de l'information privée aussi. Bref, un chantier de plus qui reste inexploité par faute d’une vision dynamique de notre créativité.



Vincent Munier