Un certain nombre de hauts responsables de la hiérarchie militaire s’interrogent sur la position des candidats à l’élection présidentielle sur les enjeux de sécurité globale. Ni Ségolène Royal, ni Nicolas Sarkozy n’ont pour l’instant explicité leur vision à l’égard de l’armée française. Or les économies d’échelle que cherche à réaliser tout candidat à l’Elysée inquiet fort justement par le niveau d’endettement de la France, entraîneront obligatoirement la réduction du budget de certaines administrations. A l’heure où les Etats-Unis s’interrogent sérieusement sur l’attitude future à adopter à l’égard de la Syrie et de l’Iran, il semble indispensable que le thème de l’armée ne passe pas à la trappe dans les débats de la future campagne présidentielle. L’impossibilité de cerner la dimension des conflits à venir implique que l’armée française ne fasse pas d’impasse catastrophique sur ses savoir faire. On a déjà pu constater les conséquences de tels choix stratégiques dans les années 30.
La gestion au coup par coup des dossiers est sans doute la plus mauvaise politique qui soit. Les programmes d’armement s’inscrivent dans la durée. Il est donc vital de ne pas en réduire la portée à de la gesticulation politicienne. Les années à venir risquent d’être mouvementées. Les candidats à l’élection présidentielle sont déjà largement informés sur la dangerosité des relations internationales. Dans un tel contexte, une personne qui revendique l’envergure d’un chef d’Etat doit savoir aller contre les attitudes opportunistes et la peur des opinions publiques.