Le général de brigade aérienne Albert-Charles Meyer n’est plus. A l’heure où ce pays se désespère du triste spectacle de sa classe politique et du comportement d’une partie de ses élites, il est devenu vital de lui donner des repères en soulignant ses pertes de mémoire. Une cérémonie aux Invalides ne suffit pas. Il est tout aussi important de célébrer la fin de l’esclavage que de donner à la population française des symboles forts sur la défense de sa liberté sur le territoire français. Quel journal, quelle radio, quelle télévision se souvient de cet homme d’exception ?
Le général Meyer était un homme humble qui a su donner un sens à sa vie. N’en déplaisent aux rentiers de l’idéologie post soixante-huitarde, il était aussi un homme du monde du renseignement. Résistant dans les services spéciaux militaires, arrêté par les nazis, torturé pendant une semaine, Meyer ne parlera pas. Condamné à mort, il s’évadera. Après un périple de 4 mois en Allemagne en homme traqué, il sera repris et s’évadera de nouveau. La guerre de Meyer se poursuit à partir de 1951 en Indochine. De la trempe des atypiques comme l’adjudant Vandenberg, Meyer crée sur la base aérienne de Bien Hoa un commando de contre espionnage et de contre sabotage avec des éléments vietminh ralliés. Il fait partie de ceux qui ont averti le haut commandement sur les risques encourus par le choix de la cuvette de Dien Bien Phu. En 1956, il crée les commandos de l’air.
Les hommes comme Meyer ne sont pas nombreux. L’angoisse de leurs épreuves ne se compare pas au visage défait des footballeurs dans l’attente des tirs au but. Grand Croix de la Légion d’honneur, le général Meyer a subi de nombreuses blessures physiques et morales dans sa vie de soldat, il est resté jusqu’à sa mort un patriote simple et humain. La jeunesse de ce pays ne connaît pas son histoire. Personne, à l’exception de l’armée et de ses camarades de combat, ne lui accorde le moindre regard. La cacophonie du n’importe quoi couvre ce silence pesant, malsain. La France recommencera à exister le jour où son peuple se regardera autrement dans le miroir. Qu’il apprenne d’abord à célébrer les guerriers qui lui ont consacré le meilleur d’eux-mêmes.
Christian Harbulot
Le général Meyer était un homme humble qui a su donner un sens à sa vie. N’en déplaisent aux rentiers de l’idéologie post soixante-huitarde, il était aussi un homme du monde du renseignement. Résistant dans les services spéciaux militaires, arrêté par les nazis, torturé pendant une semaine, Meyer ne parlera pas. Condamné à mort, il s’évadera. Après un périple de 4 mois en Allemagne en homme traqué, il sera repris et s’évadera de nouveau. La guerre de Meyer se poursuit à partir de 1951 en Indochine. De la trempe des atypiques comme l’adjudant Vandenberg, Meyer crée sur la base aérienne de Bien Hoa un commando de contre espionnage et de contre sabotage avec des éléments vietminh ralliés. Il fait partie de ceux qui ont averti le haut commandement sur les risques encourus par le choix de la cuvette de Dien Bien Phu. En 1956, il crée les commandos de l’air.
Les hommes comme Meyer ne sont pas nombreux. L’angoisse de leurs épreuves ne se compare pas au visage défait des footballeurs dans l’attente des tirs au but. Grand Croix de la Légion d’honneur, le général Meyer a subi de nombreuses blessures physiques et morales dans sa vie de soldat, il est resté jusqu’à sa mort un patriote simple et humain. La jeunesse de ce pays ne connaît pas son histoire. Personne, à l’exception de l’armée et de ses camarades de combat, ne lui accorde le moindre regard. La cacophonie du n’importe quoi couvre ce silence pesant, malsain. La France recommencera à exister le jour où son peuple se regardera autrement dans le miroir. Qu’il apprenne d’abord à célébrer les guerriers qui lui ont consacré le meilleur d’eux-mêmes.
Christian Harbulot