A partir de l’année 2001, les deux anciens ennemis de la guerre froide avaient noué un partenariat énergétique fort, dans lequel la Russie devait devenir une sorte de fournisseur officiel en gaz et en pétrole à une Amérique jusque-là trop dépendante du Moyen-Orient et l’Arabie Saoudite en particulier. Les attentats du 11 septembre, l’entente cordiale entre les présidents Bush et Poutine, leurs mêmes valeurs religieuses et morales conservatrices faisaient dire à différents analystes, dont Frédéric Encel, que le partenariat Etats-Unis/Russie allait être la grande alliance du XXIème siècle. En 2006, cette relation semble ambiguë. Divers événements ont entamé la confiance qu’avaient les deux Présidents l’un pour l’autre, chacun avançant ses griefs. Côté américain, on se désespère de voir la Russie signer un contrat de vente de missiles tactiques sol-air Tor à l’Iran alors que la crise du nucléaire iranien s’intensifie (1). De même, Gazprom semble mettre un pied dans le méga champ gazier iranien de South Pars ce qui amènerait des devises à Téhéran pour financer son programme nucléaire. En outre, les Etats-Unis reprochent à Poutine sa dérive totalitaire. De l’autre côté, les Russes se sont crispés avec les différentes « révolutions démocratiques » en Europe de l’Est et dans le Caucase, révolutions orchestrées par les services américains selon Moscou (à raison, d’ailleurs) (2). L’entrée, sans cesse repoussée, de la Russie à l’OMC, est aussi un autre problème
Pour tenter de résorber ces contentieux, le Kremlin a décidé de créer une ONG aux Etats-Unis afin de promouvoir les intérêts russes (2). Dénommée Russian American Business Council, ce conseil centraliserait les différents groupes pro-russes aux Etats-Unis et serait composé d’agents haut placés de l'administration présidentielle, certains membres du gouvernement et des personnalités publiques seront intégrés dans son conseil de surveillance. Le gouvernement a chargé le ministère des Finances de chercher des sources de financement pour cette organisation et les entreprises publiques vont sans doute sponsoriser le projet aux alentours de 50 millions de dollars, au début.
D'après les calculs du Kremlin, le Conseil russo-américain, créé en janvier 2001, pourrait servir de base à une nouvelle machine russe de propagande orientée vers les principaux pays du monde, à l'instar d'USAID. Une attention particulière sera accordée à l'établissement et au développement de relations informelles durables avec les principales figures de l'establishment politique américain, des milieux d'affaires et du corps journalistique.
Comme souvent dans ses actions, V. Poutine veille à ce qu’un de ses proches soit en charge du dossier. Pour cela, il a fait appel au cabinet d'avocat « Egorov, Pouguinski, Afanassiev et partenaires », fondé par Nikolaï Egorov, camarade de cours de Poutine à la faculté de droit de l'université de Leningrad. Ce cabinet coopère étroitement avec le Conseil russo-américain, possède des bureaux en Amérique. Cela permettra au Conseil de contourner la nécessité de se faire immatriculer aux Etats-Unis en qualité de groupe de pression officiel.
Selon l’agence d’information Novosti, des demandes d'adhésion au Conseil ont déjà été déposées par Vnesheconombank, RJD et d'autres sociétés. A propos, Vnesheconombank pourrait financer l'activité du Conseil à la demande du ministère des Finances dont elle est l'agent. D'autre part, un rôle dans l'activité du Conseil sera proposé à Gazprom, Rosneft, Vneshtorgbank, Transneft, Severstal Group, Rousski Alumini, TNK-BP, Interros, Rosoboronexport, Sourgoutneftegaz, Lukoil, Aeroflot et aux médias les plus importants: Première chaîne, Compagnie de radiodiffusion et de télévision de Russie et Gazprom-Media.
AR
(1) La Russie et l'Iran le présentent comme un contrat purement défensif.
(2) A noter que le Kremlin a trouvé un allié de choix dans cette lutte subversive en la personne de l’Eglise orthodoxe russe qui voit dans les valeurs libérales de démocratie et de droits de l’Homme un complot occidental visant à faire sombrer la Russie. Voir http://www.lexpress.fr/info/monde/dossier/russie/dossier.asp?ida=437857
(3) http://fr.rian.ru/business/20060421/46753824.html
Pour tenter de résorber ces contentieux, le Kremlin a décidé de créer une ONG aux Etats-Unis afin de promouvoir les intérêts russes (2). Dénommée Russian American Business Council, ce conseil centraliserait les différents groupes pro-russes aux Etats-Unis et serait composé d’agents haut placés de l'administration présidentielle, certains membres du gouvernement et des personnalités publiques seront intégrés dans son conseil de surveillance. Le gouvernement a chargé le ministère des Finances de chercher des sources de financement pour cette organisation et les entreprises publiques vont sans doute sponsoriser le projet aux alentours de 50 millions de dollars, au début.
D'après les calculs du Kremlin, le Conseil russo-américain, créé en janvier 2001, pourrait servir de base à une nouvelle machine russe de propagande orientée vers les principaux pays du monde, à l'instar d'USAID. Une attention particulière sera accordée à l'établissement et au développement de relations informelles durables avec les principales figures de l'establishment politique américain, des milieux d'affaires et du corps journalistique.
Comme souvent dans ses actions, V. Poutine veille à ce qu’un de ses proches soit en charge du dossier. Pour cela, il a fait appel au cabinet d'avocat « Egorov, Pouguinski, Afanassiev et partenaires », fondé par Nikolaï Egorov, camarade de cours de Poutine à la faculté de droit de l'université de Leningrad. Ce cabinet coopère étroitement avec le Conseil russo-américain, possède des bureaux en Amérique. Cela permettra au Conseil de contourner la nécessité de se faire immatriculer aux Etats-Unis en qualité de groupe de pression officiel.
Selon l’agence d’information Novosti, des demandes d'adhésion au Conseil ont déjà été déposées par Vnesheconombank, RJD et d'autres sociétés. A propos, Vnesheconombank pourrait financer l'activité du Conseil à la demande du ministère des Finances dont elle est l'agent. D'autre part, un rôle dans l'activité du Conseil sera proposé à Gazprom, Rosneft, Vneshtorgbank, Transneft, Severstal Group, Rousski Alumini, TNK-BP, Interros, Rosoboronexport, Sourgoutneftegaz, Lukoil, Aeroflot et aux médias les plus importants: Première chaîne, Compagnie de radiodiffusion et de télévision de Russie et Gazprom-Media.
AR
(1) La Russie et l'Iran le présentent comme un contrat purement défensif.
(2) A noter que le Kremlin a trouvé un allié de choix dans cette lutte subversive en la personne de l’Eglise orthodoxe russe qui voit dans les valeurs libérales de démocratie et de droits de l’Homme un complot occidental visant à faire sombrer la Russie. Voir http://www.lexpress.fr/info/monde/dossier/russie/dossier.asp?ida=437857
(3) http://fr.rian.ru/business/20060421/46753824.html