Les vœux du Président de la République résonnent dans le vide existentiel d’un peuple qui ne croit plus en lui-même. Il suffit d’écouter certaines émissions de Radio France pour comprendre à quel point une radio d’Etat, financée par les citoyens est à des années lumières d’une compréhension élémentaire du mot patrie. Une morale post-soixante-huitarde sert de soupe quotidienne à qui veut bien l’entendre. On y fait table rase des réalités des autres peuples pour afficher en guise de marketing démocratique la non pensée des marionnettes de l’info de Canal +. Comment nier l’agacement de ce journaliste de RFI qui donnant la parole à un auditeur africain s’entend dire par celui qu’il en a marre d’entendre les radios françaises parler du mariage des homosexuels alors que dans le même temps elles montrent du doigt l’Afrique à propos de la polygamie.Que dire de cet animateur de France Inter qui, le dimanche matin, sur la tranche horaire d’11 heures à midi porte aux nues la légitimité des émeutes de banlieue, installé bien au chaud dans un Paris sous contrôle. Ce gentil humanisme de façade est sans risque. On ne sanctionne plus la démagogie depuis longtemps sur les ondes nationales. Mais le pire est encore ce politiquement correct du traitement de l’information. Pour meubler un matin creux, on reparle du départ du Clémenceau vers les Indes pour un désamiantage. Le curseur est mis par les commentateurs sur ces associations qui dénoncent la non protection des ouvriers indiens en charge de l’ouvrage. Pas un reportage sur le chantier indien concerné. Aucun commentaire sur l’absence de manifestation devant l’ambassade indienne à Paris. Greenpeace fait dans la communication facile. Un gouvernement « pauvre » ne peut qu’être victime, c’est évident. Nous nageons dans l’encéphalogramme plat des Français qui s’inventent des causes faciles. La liste est sans fin. Cet engagement moral à la petite semaine est légitimé par les médias qui s’en nourrissent au quotidien. C’est désormais la voix de la France. Une France lobotomisée au point de fuir rouge de honte la commémoration d’Austerlitz. Triste spectacle.
A les entendre, la France se détourne pudiquement de l’idée de puissance. La puissance, c’est le mal absolu. Le problème dans cette analyse implacable est que dans les trois quarts des pays du monde, au Nord comme au Sud, la recherche de puissance est la condition sine qua pour ne pas subir la loi du plus fort. Mais qu’à cela ne tienne, il semble plus payant électoralement de parler le langage des gentils en agitant le flambeau flétri du siècle des Lumières. A ce stade de l’hypocrisie, il est devenu facile de masquer les réalités. 200 voitures brûlées chaque nuit, c’est une statistique à taire. Rongés par leurs ambitions personnelles, les politiciens ne comprennent pas que c’est leur légitimité qui brûle un peu plus chaque jour. L’omission ne détruit pas la colère rampante de la France qui se tait. Cette tension ne restera pas sans réponse électorale. Il y a déjà eu des signes précurseurs. Ceux à venir seront moins festifs. Les politiques qui parlent aujourd’hui de patriotisme, doivent le traduire dans des actes. Les privilégiés ont la lourde responsabilité de faire semblants d’agir. Il est tellement plus facile et moins risqué de préserver ses privilèges que de donner un sens à sa vie dans un véritable engagement patriotique. Il faut faire lire à ces gens-là un ouvrage très instructif La fin de l’armée romaine de Philippe Richardot, réédité aux éditions Economica en 2005. On y apprend que l’une des principales raisons de la mort de l’empire romain d’Occident est la lutte fratricide que se livrèrent les prétendants au trône. Les frontières étaient d’autant moins défendables que les élites romaines se déchiraient entre elles parce qu’il n’y avait plus rien d’autre à conquérir que le pouvoir. La France n’est pas Rome mais elle en peut en devenir une caricature a posteriori. L’élection présidentielle sera le test majeur : si le patriotisme français n’est pas réinventé, c’est la démocratie qui risque de perdre par l’expression anarchique de la vox populi les fondements de sa reconnaissance.
A les entendre, la France se détourne pudiquement de l’idée de puissance. La puissance, c’est le mal absolu. Le problème dans cette analyse implacable est que dans les trois quarts des pays du monde, au Nord comme au Sud, la recherche de puissance est la condition sine qua pour ne pas subir la loi du plus fort. Mais qu’à cela ne tienne, il semble plus payant électoralement de parler le langage des gentils en agitant le flambeau flétri du siècle des Lumières. A ce stade de l’hypocrisie, il est devenu facile de masquer les réalités. 200 voitures brûlées chaque nuit, c’est une statistique à taire. Rongés par leurs ambitions personnelles, les politiciens ne comprennent pas que c’est leur légitimité qui brûle un peu plus chaque jour. L’omission ne détruit pas la colère rampante de la France qui se tait. Cette tension ne restera pas sans réponse électorale. Il y a déjà eu des signes précurseurs. Ceux à venir seront moins festifs. Les politiques qui parlent aujourd’hui de patriotisme, doivent le traduire dans des actes. Les privilégiés ont la lourde responsabilité de faire semblants d’agir. Il est tellement plus facile et moins risqué de préserver ses privilèges que de donner un sens à sa vie dans un véritable engagement patriotique. Il faut faire lire à ces gens-là un ouvrage très instructif La fin de l’armée romaine de Philippe Richardot, réédité aux éditions Economica en 2005. On y apprend que l’une des principales raisons de la mort de l’empire romain d’Occident est la lutte fratricide que se livrèrent les prétendants au trône. Les frontières étaient d’autant moins défendables que les élites romaines se déchiraient entre elles parce qu’il n’y avait plus rien d’autre à conquérir que le pouvoir. La France n’est pas Rome mais elle en peut en devenir une caricature a posteriori. L’élection présidentielle sera le test majeur : si le patriotisme français n’est pas réinventé, c’est la démocratie qui risque de perdre par l’expression anarchique de la vox populi les fondements de sa reconnaissance.