A l’heure où la Chine rend visite à quelques pays Européens et signe des accords économiques avec ses différents voisins, l’Asie du sud Est s’organise en gigantesque marché régional, fait de sommets économiques et de partenariats stratégiques entre nations. Qu’en est-il de la stratégie économique de l’Europe face à ce nouveau « dragon »? Qui est-il et quelles sont nos relations avec cette nouvelle mais déjà ancienne citadelle économique : l’ASEAN ?
Créé en 1967 par la Thaïlande, la Malaisie, Singapour, l’Indonésie et les Philippines, l’ASEAN (Association of SouthEast Asian Nations) compte aujourd’hui dix membres (Brunei, Cambodge, Laos, Myanmar, Vietnam et les cinq membres fondateurs) et représente un marché officiel d’environs 500 millions d’habitants.
Malgré des contraintes particulières : les profondes différences culturelles, religieuses et linguistiques qui existent entre ses états membres, la volonté d’appartenir à un réel ensemble continental a permis à cette association, après de multiples élargissements, de trouver une légitimité auprès des Européens et des Américains mais aussi de ses grands voisins.
De plus en plus de partenariats économiques, sécuritaires et juridiques sont signés avec l’Inde, la Russie, la Chine, le Japon ou la Corée du Sud.
En effet, à titre d’exemple, le 29 novembre 2005 se sont réunis au Laos, membre de l’ASEAN, seize pays asiatiques (la moitié de la population mondiale !) ayant pour but de lever les barrières douanières et de construire une citadelle économique puissante face à l’Europe et aux Etats-Unis.
Autre exemple : le 9 et 10 décembre 2005, s’est tenu à Hanoi le 14 ème congrès d’audit des pays de l’ASEAN , ayant pour but de créer un fondement juridique pour un terrain régional commun et des services unifiés sur les activités de comptabilité et d’audit.
Alors, personne ne s’étonnera de la déclaration du 27 novembre 2005 de la présidente philippine, Gloria Arroyo « Nous avons la capacité de former le plus grand ensemble économique vis-à-vis de l’Amérique, de l’Europe et de l’Afrique. »
e constat, au premier jour du 11ème sommet de l’ASEAN, et en parallèle du premier sommet de l’Asie de l’Est qui se déroule en Malaisie à Kuala Lumpur du 12 au 14 décembre 2005, nous permet de nous poser certaines questions sur le rôle de la Chine, partenaire de plus en plus précieux pour l’ASEAN.
En effet il semblerait que les Chinois jouent indirectement un rôle à la fois de médiateur et d’Ambassadeur entre l’Europe, les Etats-Unis et les pays de l’ASEAN, mais aussi de moteur économique au sein de la coopération régionale en participant activement aux décisions stratégiques prises par l’association et ses pays voisins.
Suite à la visite en Chine de GW Bush en novembre 2005, et suite à la fin de non-recevoir du gouvernement chinois concernant une partie du contrat de Boeing, nos amis Américains semble avoir adopté pour une fois, la stratégie de contournement, sans pour autant oublier leur volonté d’asseoir leur politique de puissance et de sécurité dans la région.
« A défaut de pouvoir empêcher l’émergence de la Chine comme puissance régionale, Washington espère l’encadrer. » Ph Gélie Figaro 15/11/05 .
Mais prétendre vouloir encadrer un pays qui pratique le jeu des chaises musicales au niveau économique semble optimiste, cf. le cas d’Airbus et de Boeing, qui nous montre bien que les maîtres du jeux sont les Chinois et que, conscients du marché économique qu’ils représentent avec leurs alliés asiatiques, ces derniers ne se soucient guère de nos états d’âmes et de nos exigences !
Faut-il alors se préparer à voir arriver à l’horizon 2010, une zone de libre échange forte de 3 milliards d’habitants déterminés à créer un contre-pouvoir économique et un nouveau modèle monétaire ?
Si cela s’avérait, nous serions alors malgré nos différentes tentatives de conquête de marché, complètement désarmés, non pas par un manque de savoir faire et de compétences techniques, mais par un aveuglement stratégique du système, continuant à pratiquer la chasse en solitaire au lieu de pratiquer la chasse en meute.
Olivier Larzille
EGE 2006
Créé en 1967 par la Thaïlande, la Malaisie, Singapour, l’Indonésie et les Philippines, l’ASEAN (Association of SouthEast Asian Nations) compte aujourd’hui dix membres (Brunei, Cambodge, Laos, Myanmar, Vietnam et les cinq membres fondateurs) et représente un marché officiel d’environs 500 millions d’habitants.
Malgré des contraintes particulières : les profondes différences culturelles, religieuses et linguistiques qui existent entre ses états membres, la volonté d’appartenir à un réel ensemble continental a permis à cette association, après de multiples élargissements, de trouver une légitimité auprès des Européens et des Américains mais aussi de ses grands voisins.
De plus en plus de partenariats économiques, sécuritaires et juridiques sont signés avec l’Inde, la Russie, la Chine, le Japon ou la Corée du Sud.
En effet, à titre d’exemple, le 29 novembre 2005 se sont réunis au Laos, membre de l’ASEAN, seize pays asiatiques (la moitié de la population mondiale !) ayant pour but de lever les barrières douanières et de construire une citadelle économique puissante face à l’Europe et aux Etats-Unis.
Autre exemple : le 9 et 10 décembre 2005, s’est tenu à Hanoi le 14 ème congrès d’audit des pays de l’ASEAN , ayant pour but de créer un fondement juridique pour un terrain régional commun et des services unifiés sur les activités de comptabilité et d’audit.
Alors, personne ne s’étonnera de la déclaration du 27 novembre 2005 de la présidente philippine, Gloria Arroyo « Nous avons la capacité de former le plus grand ensemble économique vis-à-vis de l’Amérique, de l’Europe et de l’Afrique. »
e constat, au premier jour du 11ème sommet de l’ASEAN, et en parallèle du premier sommet de l’Asie de l’Est qui se déroule en Malaisie à Kuala Lumpur du 12 au 14 décembre 2005, nous permet de nous poser certaines questions sur le rôle de la Chine, partenaire de plus en plus précieux pour l’ASEAN.
En effet il semblerait que les Chinois jouent indirectement un rôle à la fois de médiateur et d’Ambassadeur entre l’Europe, les Etats-Unis et les pays de l’ASEAN, mais aussi de moteur économique au sein de la coopération régionale en participant activement aux décisions stratégiques prises par l’association et ses pays voisins.
Suite à la visite en Chine de GW Bush en novembre 2005, et suite à la fin de non-recevoir du gouvernement chinois concernant une partie du contrat de Boeing, nos amis Américains semble avoir adopté pour une fois, la stratégie de contournement, sans pour autant oublier leur volonté d’asseoir leur politique de puissance et de sécurité dans la région.
« A défaut de pouvoir empêcher l’émergence de la Chine comme puissance régionale, Washington espère l’encadrer. » Ph Gélie Figaro 15/11/05 .
Mais prétendre vouloir encadrer un pays qui pratique le jeu des chaises musicales au niveau économique semble optimiste, cf. le cas d’Airbus et de Boeing, qui nous montre bien que les maîtres du jeux sont les Chinois et que, conscients du marché économique qu’ils représentent avec leurs alliés asiatiques, ces derniers ne se soucient guère de nos états d’âmes et de nos exigences !
Faut-il alors se préparer à voir arriver à l’horizon 2010, une zone de libre échange forte de 3 milliards d’habitants déterminés à créer un contre-pouvoir économique et un nouveau modèle monétaire ?
Si cela s’avérait, nous serions alors malgré nos différentes tentatives de conquête de marché, complètement désarmés, non pas par un manque de savoir faire et de compétences techniques, mais par un aveuglement stratégique du système, continuant à pratiquer la chasse en solitaire au lieu de pratiquer la chasse en meute.
Olivier Larzille
EGE 2006